Cycle de conférences : actualité des mouvements panafricains

Ce semestre, le Groupe Regards Critiques a décidé de modifier un peu sa formule et d’organiser deux cycles de conférences, l’un sur les mouvements féministes, et l’autre sur l’actualité des résistances panafricaines. Face au constat selon lequel les sociétés, institutions et luttes africaines ne sont pas considérées au sein de l’université (ou lorsqu’elles le sont, on les réduit au statut d’objet de politiques de développement), le GRC a souhaité ouvrir une discussion et une réflexion collectives sur l’actualité des mouvements sociaux des sociétés civiles africaines.
Comment parler de l’Afrique depuis l’Occident, et ce, sans aboutir à une vision essentialisée, réductrice et anhistorique des enjeux sociaux, politiques, et économiques qui traversent le continent ? Comment rendre compte de cette diversité tout en considérant les trajectoires et problématiques communes auxquelles ces pays ont été confrontés ?
Plus qu’une réponse à ces questions, les quelques conférences que nous allons vous proposer au cours du semestre espèrent ouvrir un dialogue, et encourager les membres du corps universitaire, les militant.e.s et sympathisant.e.s à réfléchir à ces enjeux, et à davantage considérer les luttes des sociétés civiles africaines comme étant des processus politiques à part entière, dignes d’être discutés au sein de nos espaces, tant universitaires que militants.

En image : action au Burkina Faso au cours de laquelle des militant.e.s ont renommé la plus grande avenue de Ouagadougou. De boulevard Charles de Gaulle, elle a été rebaptisée boulevard Thomas Sankara à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron.

Conférence/ débat : « Inutile de se révolter ? Ce qu’il reste de la révolution égyptienne »

Jeudi 7 décembre 2017, 17h15-19h00, géopolis 2121

Le GRC vous invite à une conférence intitulée « Inutile de se révolter ? Ce qu’il reste de la révolution égyptienne », avec Youssef El Chazli.

Presque sept ans après le déclenchement de la révolution du 25 janvier ayant mis fin au règne de Hosni Moubarak, les grands espoirs qu’elle avait suscités semble bien lointains. Avec une restauration autoritaire sans merci, la répression de la jeunesse révolutionnaire, une situation économique catastrophique et un contexte régional de plus en plus instable, les Égyptiens semblent être, une fois de plus, condamnés au malheur politique. Que reste-t-il, cependant, de l’élan démocratique de 2011 ? A-t-il été complètement anéanti ? Quelles leçons tirer de ces sept années ? Serait-il « inutile de se soulever » ?

Youssef El Chazli est doctorant en science politique aux universités de Lausanne et de Paris 1. Il est membre associé au CRAPUL et au CEDEJ (Le Caire) et collabore occasionnellement à Mada Masr et Al-Shourouk.

Venez nombreux.se.s !
Le GRC

Conférence/discussion : « les luttes de l’immigration, une force politique autonome ? »

Le jeudi 23 novembre 2017, 17h15, géopolis 2121.

Le Groupe Regards Critiques a le plaisir d’inviter deux militant.e.s du Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires, et vous convie donc à une séance qui portera sur les luttes de l »immigration en France.

Plus précisemment, ces deux militant.e.s viendront présenter le FUIQP, puis il s’agira de discuter de l’articulation de l’oppression de classe, de race, et de sexe, et de la possibilité de construction d’une force politique autonome des immigrations et des quartiers populaires.

On se réjouit de vous y retrouver !

Le GRC

Les jeunesses forment la révolte: mobilisations des jeunes en France

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Le Groupe Regards Critiques organise une conférence intitulée:

Les jeunesses forment la révolte: mobilisations des jeunes en France

Avec Tarik Safraoui, militant anticapitaliste, impliqué dans la mobilisation contre la loi travail, et dans nuit debout et réalisateur engagé.

Jeudi 3 novembre de 17h15 à 19h, UNIL-Mouline Géopolis salle 2121

Entre les jeunes qui se sont révoltés en Mai 1968 à Paris jusqu’au jeunes qu’on dit auto-entrepreneurs, voire micro-entrepreneurs, et les jeunes qui pédalent aujourd’hui dans les rues des capitales européennes pour livrer des pizzas et gagner de quoi s’en acheter, il y a bel et bien des points communs, de la dépendance forcée au cercle familial, de la précarité généralisée, du manque de considération sociale et politique en passant par le mépris paternaliste de la part du patron, du professeur, du flic.

Quand on se révolte, on nous dit bien gentiment : « Ca te passera avec l’âge », mais … et si ça ne passait pas ? Si le point commun de tous ces jeunes, de celles et ceux qui se battent dans le mouvement « Black Lives Matter », de celles et ceux qui se battent en Palestine contre l’Apartheid, des jeunes qui se sont battus dans les luttes sociales traditionnelles ou pour les conditions d’études dignes et de celles et ceux qui se battent aux cris de « ZAD partout », « NO TAV » ou encore « Qui va faire la vaisselle ? Nous on fait la révolution » n’était pas justement de se passer le flambeau d’un espoir de changement révolutionnaire de la société ?

Les mouvements de la jeunesse grecque des années passées, la révolte des jeunes de banlieues en 2005 en France, ou encore les mobilisation contre le Contrat Première Embauche (CPE) ou contre la Loi Travail l’année passée rendent incontestable que la jeunesse joue un rôle particulier dans la lutte des classes à l’échelle internationale. Alors même qu’elle ne possède pas vraiment les moyens de bloquer toute la machine économique, la jeunesse inquiète les classes dominantes, que cela soit en soirées ou en manifestations.

Mais, et si le problème de la jeunesse était que quand on l’invite… elle ne vient pas seule. Peut être a-t-elle moins à perdre dans les luttes, peut-être est-elle moins aliénée, moins « blasée ». Mais, une chose est sûre: la jeunesse, moins contrôlable et plus spontanée, a une capacité à entrainer les luttes.

On vous attend nombreuses et nombreux,

Le Groupe Regards Critiques (GRC)

LE REFUS DE PARVENIR

http://fixement.com/wp-content/uploads/2016/04/1.jpgLe Groupe Regards Critiques organise une conférence intitulée:

REFUS DE PARVENIR
AVEC le Centre International de Recherche sur l’Anarachisme (CIRA)

JEUDI 27 OCTOBRE 2016, A 17H15
SALLE 2121, GEOPOLIS (UNIL-MOULINE)

Le processus de démocratisation des études secondaires et supérieures en France, et plus généralement dans l’ensemble des pays industrialisés, s’est accompagné d’une disparition progressive de l’éducation populaire (presse ouvrière, universités populaires, cours du soir organisés par et pour des ouvriers…) À la volonté d’élever, par l’étude et par la lutte, la condition de la classe ouvrière toute entière, s’est substituée la volonté de « faire parvenir » ses enfants au moyen d’une scolarisation de plus en plus poussée.
On est passé d’une vision émancipatrice de la culture à une vision utilitariste.

L’idéologie méritocratique, qui rend chacun individuellement responsable de son destin, s’est imposée massivement. Car la première phase de démocratisation des études longues dans les années 1960 et 1970 a correspondu à un formidable accroissement des demandes en personnel qualifié du fait de la modernisation de l’économie.

Ce n’est plus le cas aujourd’hui où l’enseignement supérieur produit des diplômés en excès dans un contexte de concurrence mondialisée où la compétition scolaire commence de plus en plus tôt. N’est-ce pas le moment d’en finir pour de bon avec cette idéologie mortifère?

Venez nombreux et nombreuses,

LE GRC

Résistances et luttes populaires au royaume du Bahreïn et dans les monarchies du Golfe

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Avec Maryam al-Khawaja, activiste et co-directrice du Centre du Golfe pour les droits de l’homme, Bahreïn

Jeudi 6 octobre 2016, 17h15
Géopolis, salle 2121

En 2011, des manifestations massives dans la foulée des soulèvements populaires en Egypte et Tunisie faisaient trembler la monarchie du Bahreïn. Les forces militaires du Conseil de Coopération du Golfe, composé en grande majorité de militaires saoudiens, suppléées par les forces de sécurité du Bahreïn, interviennent alors pour réprimer le mouvement populaire face à la menace d’une propagation de la révolution à la région du Golfe. Les masses populaires du Bahreïn ont poursuivi néanmoins leurs mobilisations et actions de résistance jusqu’à aujourd’hui.
Les états occidentaux ne restent pas seulement silencieux face à la répression du régime contre le mouvement populaire, mais elles y participentde manière directe ou indirecte par la livraison d’armes et/ou l’expertise militaire. La Suisse a également exporté du matériel de guerre au Bahreïn.

Maryam Al-Khawaja est l’une des principales militantes des droits de l’homme et de la démocratie au Bahreïn. Elle a été emprisonnée arbitrairement par les autorités du royaume en 2015 après une brève tentative de retour, alors qu’elle souhaitait aider à la libération de son père, l’activiste Abdulhadi Al-Khawaja.

Elle analysera les dynamiques du soulèvement populaire au Bahreïn depuis 2011 jusqu’à aujourd’hui, ainsi que le rôle des puissances régionales, notam- ment les monarchies du Golfe, et inter- nationales dans la répression contre les mouvements démocratiques et sociaux dans le royaume.

Les défis d’une citoyenneté kurde en Turquie

Mardi 10 mai, 17h15
Géopolis, salle 2121

affiche kurde-turquie

Avec Engin SUSTAM, chercheur associé IFEA Istanbul, post-doctorant EHESS-Paris. 

Et Cagla AYKA, docteure et hôte académique, InCite, Université de Genève.

Dans le cadre de conflit civil entre les résistants et les citoyens Kurdes face à la politique d’Erdogan en Turquie, et dans cette situation d’alerte face au danger du terrorisme, cette conférence proposera dans un premier temps de brièvement tracer les moments de rupture et les continuités dans la façon dont la citoyenneté à été conçue en Turquie dès la création de la République en 1923 afin de donner une densité historique à la conjoncture politique et sociale actuelle. 

Puis, dans un deuxième temps, nous discuterons des demandes politiques de certains mouvements sociaux contemporains pour la paix et pour les droits en Turquie. Ainsi, au travers des luttes contemporaines, principalement la lutte kurde, cette conférence discutera de différentes tendances pour redéfinir la citoyenneté dans une période de transition clé dans l’histoire de la Turquie contemporaine.   

Des soulèvements populaires au Moyen Orient et Afrique du Nord à la crise des réfugiés

Jeudi 15crise des réfugiés octobre, 17h15
Géopolis, salle 2224

Conférence présentée par JOSEPH DAHER, docteur en développement de l’université School of Oriental African Studies (SOAS), Londres, et assistant à l’université de Lausanne, et membre de solidaritéS et du Courant de la Gauche Révolutionnaire en Syrie.

L’enthousiasme du début des soulèvements populaires en 2011 après la chute des dictateurs Ben Ali et Mubarak, respectivement en Tunisie et en Egypte, a progressivement laissé la place aujourd’hui à des frustrations et certains mêmes du désespoir. Retour des anciens régimes, répressions, montée du fondamentalisme religieux et des tensions confessionnelles, guerres, etc… dominent les scènes politiques de la région.

La crise des millions de réfugiés, qui a été couvert massivement cet été dans l’espace médiatique européen, est présentée le plus souvent comme une conséquence de l’anarchie provoquée par les soulèvements populaires de 2011 et qui pour certains se sont transformés dans des guerres civiles comme en Lybie et en Syrie. Un certain nombre d’analystes et de représentants de différents gouvernements occidentaux parlent désormais d’ailleurs de la nécessité de coordonner et de négocier avec le régime Assad et ses alliés de la Russie et de la République Islamique d’Iran pour régler le problème de l’afflux de réfugiés en provenance de Syrie en mettant un terme au problème de l’Etat Islamique, considéré le responsable principal du départ de millions de personnes de leurs foyers.

Quel lien entre les processus révolutionnaires au Moyen Orient et en Afrique du Nord et la crise des réfugiés? Qui sont les principaux responsables du départ de millions de personnes de leurs maisons ? Quelles solutions pour sortir de cette crise?

SORTIR DE L’APARTHEID ISRAÉLIEN UNE APPROCHE SUD-AFRICAINE

CONFÉRENCE-DÉBAT SOUTENU PAR LE GRCIsrael-Apartheid

Lundi 27 avril
Unil-Géopolis, salle 2224

avec Na’eem Jeenah, directeur exécutif de l’Institut de recherche Afro-Middle East Center, basé à Johannesburg, Afrique du Sud

En partant de son expérience de chercheur et de militant, Na’eem Jeenah
abordera les questions suivantes : sur quels concepts la société israélienne estelle
fondée ? Comment briser la perception ethnocratique dominante et remplacer
les lois et pratiques discriminatoires? Comment convaincre un public averti à
rejeter la rhétorique israélienne concernant une démocratie juive et une sécurité
basée sur l’exclusion de l’autre, comment obtenir l’application de normes
démocratiques ?

OGRANISATION : BDS-SUISSE ; ACTION PALESTINE ; GROUPE REGARDS CRITIQUES (GRC)

https://fr-fr.facebook.com/actionpalestineUnilEpfl
action.palestine@riseup.net
http://www.bds-info.ch

Etat Islamique: Origine et développement

Jeudi 23 avril, 17h15
Géopolis, salle 2121

Avec Joseph Daher, doctorant à la faculté des SSP à l’Université de Lausanne et membre du courant de la gauche révolutionnaire en Syrie. Ainsi que Ami Jacques Rapin, maître d’enseignement et de recherche l’Institut d’études politiques, historiques et internationales à l’Université de Lausanne.

EI

Le groupe djihadiste de l’Etat Islamique (EI) continue, depuis les évènements tragiques de Paris en Janvier, de faire parler de lui dans les médias. Après les crimes de Paris en Janvier, et l’assassinat des 21 Egyptiens de confessions chrétiennes en février en Lybie, c’est maintenant l’invasion militaire du camp palestinien de Yarmouk à Damas début avril par l’EI qui centralise l’attention des médias.

?L’EI continue en effet de menacer des régions entières en Syrie et en Iraq, tandis que plusieurs groupes au Moyen Orient et en Afrique ont prêté allégeance à l’EI. Son influence continue donc à s’étendre.

?Comment expliquer l’avènement et le développement de l’EI en Iraq, Syrie et ailleurs? Quels sont les objectifs politiques de l’EI? Peut on expliquer les crimes et violences commises par l’EI par la religion islamique, comme avancé souvent par les médias mainstream et certains politiques?

?Nous tenterons de répondre à ces questions et autres durant la conférence.