Une petite histoire du GRC

Plus de 35 ans de mobilisation à l’UNIL : Une petite histoire du Groupe Regards Critiques

L’université de Lausanne (UNIL), loin d’une vision idyllique, possède une histoire longue de luttes et de voix critiques au sein de son campus. Cette histoire commence probablement avec la fondation du Mouvement démocratique des étudiants en 1956, une des premières associations estudiantines du campus mettant en cause l’ordre dominant. La contestation estudiantine se poursuit avec les mobilisations des « années 68 » durant lesquelles des étudiant.e.x.s lausannois.e.x.s participent à la révolte sociale. Ce n’est que vingt ans après mai ‘68, que des étudiantes et étudiants, ayant hérité l’esprit de la lutte et de l’espoir pour un monde différent, fondent le Groupe Regards Critiques (GRC). Leur objectif est de remettre en question la société dans laquelle iels vivent, leurs acquis et notre université soumise à la « compétitivité ». Il s’agit aussi de réfléchir aux alternatives et de s’engager en faveur de toutes les personnes minorisées, opprimées et à la recherche de s’émanciper. C’est donc à partir de l’automne 1988 que notre histoire, celle du GRC, commence et continue jusqu’à nos jours.

Dès sa fondation, les membres du GRC ont soif de savoir, d’apprendre et de débattre. Iels se penchent directement sur des thématiques qui « gênent » les classes dominantes et bourgeoises suisses en réalisant des colloques, des conférences et des débats autour du racisme et de la xénophobie en Suisse, l’impérialisme, l’abolition de l’armée, le féminisme et bien d’autres sujets. De plus, les questions de solidarité internationale préoccupent passablement le GRC. Durant les années 1990, ce sont la Palestine, la Yougoslavie, le Rwanda et l’Europe de l’Est, entre autres, qui passent sous la loupe et la solidarité de l’association.

Toutefois, il ne s’agit pas seulement de s’éduquer et de sensibiliser la population de l’UNIL à ces sujets. Le GRC participe également à des actions directes sur le campus et en dehors. C’est notamment le cas lorsque le GRC défend entre 1988 et 1998 des étudiant.e.x.s venant de l’Albanie, du Kosovo et du Zaïre (République démocratique du Congo) menacé.e.x.s d’expulsion. Le GRC prend part aussi à des grèves comme la Grève féministe et des femmes qui rassemble depuis 1991 de centaines de milliers de personnes dans les rues annuellement. L’association est également présente à la Grève de l’UNIL en 1997 pour contester les restrictions budgétaires imposées à l’université et les limitations d’accès aux études. Depuis le tournant du siècle, le GRC se saisit des luttes internationales, des mouvements sociaux suisses, des mobilisations étudiantes avec comme phare la construction d’un monde meilleur, plus solidaire, écologique et libre de toute exploitation et oppression.