Premier bilan des révolutions qui ébranlent la région arabe

Conférence-débat organisée par le  Groupe de recherche interfacultaire sur les mouvements d’émancipation (GRIME).Re?v-arabe
avec Gilbert ACHCAR
Professeur de sciences politiques, School of Oriental and African Studies (SOAS), Londres.

Jeudi 5 décembre, 17h15
Géopolis, salle n° 2227

Dans son dernier livre – Le Peuple veut. Une exploration radicale du soulèvement arabe, Arles, Actes Sud, 2013 – Gilbert Achcar se distancie des interprétations simplistes des soulèvements qui ont ébranlé le monde arabe depuis décembre 2010 (culturelles, générationnelles, confessionnelles ou vulgairement policières). Il analyse d’abord les modalités particulières du développement du capitalisme dans cette région du monde. Celles-ci ont produit un blocage de la croissance dont les conséquences sociales dramatiques (pauvreté, inégalité, précarité, chômage surtout) se sont aggravées durant les dernières décennies sous l’effet du despotisme politique ambiant et du népotisme qu’il entretient comme mode de gouvernement.
Caractérisant ces soulèvements comme point de départ d’un processus révolutionnaire au long cours, et non comme une éruption aboutie (un «printemps arabe», selon une appellation séduisante mais trompeuse), l’auteur livre une analyse concrète des forces sociales en présence et dresse un bilan d’étape, pays par pays, de la Tunisie à la Syrie en passant par l’Égypte, le Yémen, le Bahreïn et la Libye. Il éclaire ce faisant le rôle ambigu des mouvements se réclamant de l’islam, notamment les Frères musulmans, et de leurs soutiens anciens et actuels à l’échelle régionale (le Royaume saoudien et l’émirat du Qatar), fidèles alliés des États-Unis. L’attitude de Washington face à la crise régionale est décortiquée. Achcar montre également les limites du «tsunami islamique» que d’aucuns ont pris comme prétexte pour dénigrer les soulèvements dans leur ensemble.

Textes de Gilbert Achcar
Le « capitalisme extre?me » des Fre?res musulmans, par Gilbert Achcar (Le Monde diplomatique, février 2013)
Extrait: Le peuple Veut. Une exploration radicale du soulèvement arabe, Paris, Sindbad-Actes Sud, coll. « L’actuel », 2013, pp. 104-116.

La Suisse et son secret bancaire: quelles pressions ? quels changements ?

Conférence-débatSB-Image
avec Sébastien Guex
Professeur d’histoire à l’Université de Lausanne, spécialiste de l’histoire financière de la Suisse au XIXe et XXe siècle et plus particulièrement de l’histoire du secret bancaire.

Jeudi 28 novembre, 17h15
Geopolis, 2137

L’année 2009, plombée par la crise financière internationale, a marqué un tournant pour le secret bancaire helvétique soumis à la plus sérieuse remise en question depuis la Seconde Guerre mondiale. Les pressions sont d’abord venues du Trésor des Etats-Unis qui accusait UBS d’inciter les contribuables américains à frauder le fisc en cachant leurs avoirs en Suisse. Depuis lors, les offensives sont passées par l’Allemagne, la France et la Commission européenne. Quelle fut la nature de ces pressions ? Quels en sont les résultats pour le secret bancaire helvétique ? Est-il mort ou a-t-il survécu aux attaques en conservant son utilité première visant à protéger les fraudeurs ? L’enjeu est de taille. Une étude, réalisée en 2011 par le cabinet Booz & Company, évalue à 1 485 milliards d’euros les avoirs détenus par des étrangers en Suisse dont plus de 40 % proviendraient d’Europe de l’Ouest. Selon une estimation, seuls 16 % de ces avoirs sont taxés.

Afin de répondre à ces questions et de discuter du rôle de la place financière suisse et du secret bancaire dans la fraude et l’évasion fiscales internationales, le Groupe regards critiques invite Sébastien Guex, l’un des principaux spécialistes de la question.

Article de fond de Sébastien Guex sur le secret bancaire
Les origines du secret bancaire suisse et son rôle dans la politique de la Confédération au sortir de la Seconde Guerre mondiale In: Genèses, 34, 1999. pp. 4-27
De?veloppement de la place financie?re helve?tique et secret bancaire au 20e?me siècle (part. 1), 2001
De?veloppement de la place financie?re helve?tique et secret bancaire au 20e?me siècle (part. 2), 2001.

Entretien avec Sébastien Guex sur l’actualité du secret bancaire
Mentalite? digne d’une re?publique bananie?re (Juin-2013)
Malgre? les promesses de re?gulation, l’ampleur de la fraude fiscale reste gigantesque (Avril 2013)
La Suisse reste-t-elle un havre de paix pour les fraudeurs? (Dec 2012)

 

Permaculture

Mercredi, 20 Novembre à 18:00, Géopolis 1620

Affiche_Permacuture

Conférence-discussion de Gaëtan Morard, ethnobiologiste et permaculteur actif dans de nombreux projets en Suisse et surtout en Valais. Il viendra nous présenter, comme première partie de la conférence, la théorie de la permaculture avec notamment de nombreux exemples. Dans une seconde partie nous proposons une discussion ouverte sur le projet de permaculture en cours à l’Université de Lausanne. Cette conférence a aussi pour but de mettre en contact des personnes ayant une expérience théorique et pratique de la permaculture avec toutes celles et ceux qui sont motivés à (re)découvrir le travail de la terre dans une perspective de permaculture, donc faites passez l’information!
La discussion pourra se prolonger d’un bol de soupe préparé pour l’occasion!

 

Pour alimenter la discussion avec lui et entre nous, voilà plusieurs choses à lire et voir:
https://www.youtube.com/watch?v=reCemnJmkzI
http://www.permaculture.ch/
http://www.permaculturedesign.fr/

 

et le lien pour le livre de Bill Molisson:
http://www.permaculturedesign.fr/wp-content/uploads/2013/Permaculture1.pdf

 

En espérant vous voir nombreux, bonne semaine à tous!

Le GRC soutien cet événement organisé par l’association estudiantine LA PEL’.

Vie, capitalisme contemporain et aliénation

Nous soutenons la conférence organisée parPenser-Neocapitalisme
le Groupe de recherche interfacultaire sur les mouvements d’émancipation (GRIME).

avec  Stéphane Haber
Professeur de philosophie à l’université Paris-X Nanterre, spécialiste des théories de l’aliénation en référence à Marx et à Freud.

Mardi 19 novembre, 17h15
Geopolis, salle n° 2227

Dans son dernier livre – Penser le néocapitalisme, Paris, Les Prairies ordinaires, 2013 – l’auteur montre que l’univers économique du capitalisme s’organise autour d’une tendance au toujours plus qui débouche sur un mouvement d’expansion global (toujours plus de capitalisme) ; il s’organise aussi autour d’habitudes et d’institutions qui, tout à la fois, expriment et stimulent un tel impératif d’accroissement illimité.
Pourquoi ces deux caractéristiques ? Parce que la société capitaliste abrite des «puissances autonomes» (des mondes propres, tels que l’univers de la finance, des entreprises, des dispositifs techniques, etc.) qui, sur la base de la logique du profit, visent inexorablement leur reproduction élargie. Elles trouvent les moyens de poursuivre cette fin en entrant en synergie les unes avec les autres.
Ces puissances, devenues trop autonomes, trop remuantes, trop imbues d’elles-mêmes par rapport aux intérêts humains les plus généraux et les plus importants nous dépossèdent de notre capacité de vivre et d’agir. Une telle approche permet de comprendre la nature du «néocapitalisme» : l’âge où ces puissances autonomes se présentant sous une forme décomplexée, exigent de toute la vie sociale et psychique qu’elle se cale sur leurs exigences propulsives d’accélération et de performance.

Entretiens avec/ et textes de Stéphane Haber
L’aliénation comme dépossession des besoins vitaux
Une crise globale qui attend encore sa résolution
Du néolibéralisme au néocapitalisme ? Quelques réflexions à partir de Foucault

Le genre est-il (in)traduisible ?

Nous soutenons la conférence organisée parJudith-Butler
la section d’anglais et le centre en Etudes Genre (Liege)

avec  Judith Butler
Professeure dans les départements de rhétorique
et de littérature comparée de l’Université de Berkeley

Mercredi 13 novembre, 17h15
Anthropole, 2024

Judith Butler est née le 24 février 1956 dans une famille juive pratiquante. Elle est professeure dans les départements de rhétorique et de littérature comparée de l’Université de Berkeley à San Francisco. Sa thèse en philosophie portait sur les réflexions hégéliennes au vingtième siècle en France. Elle a contribué à mettre en question le féminisme occidental pour l’ouvrir aux théories queer et aux études de genre. Elle est politiquement engagée et membre aujourd’hui du comité de parrainage du Tribunal Russel sur la Palestine, dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009.

Il est notoirement difficile de traduire le concept de gender (genre) dans plusieurs langues. Cette difficulté soulève la question de ce que recouvre précisément ce terme, et d’une difficulté ou énigme inhérente à celui-ci. Si l’on conçoit le genre non pas simplement comme une catégorie culturelle, mais plutôt comme une assignation à être (assignment), il s’ensuit/en résulte que le genre s’inscrit (takes place) dans le cadre d’une scène d’adresse/d’interpellation (a scene of address) : quelqu’un ou une institution donne un nom/nomme (delivers a name), et celui-ci doit être investi, approprié, résisté ou retravaillé par celui, celle-s ou ceux auxquels il s’adresse. Cette scène de traduction, comme l’a proposé Jean Laplanche, est l’une des manières de penser l’« interpellation » de ce type. Dès lors, en quoi cela permet-il de penser autrement l’ ‘intraduisibilité’ du genre, si celui-ci est envisagé comme une fonction de la traduction et de l’interpellation ? Peut-on refuser le genre ? Si oui, à quel prix et avec quelles conséquences ?

Affiche de la Conférence
Le genre est-il (in)traduisible ?

Dossier sur Judith Butler
Judith Butler pour débutant et entretien

 

Jeux vidéos: une culture sexiste ?

Conférence-débatGeeks
avec  Mar_Lard
Gameuse féministe et auteure de nombreux articles web sur le sexisme dans la culture geek

Exceptionnellement
LUNDI 11 novembre, 17h1
5
Géopolis, 2129

Les jeux vidéo constituent un média de plus en plus connu et pratiqué, dont beaucoup d’adeptes forment des communautés de jeux. On pointe souvent du doigt la violence dans les jeux vidéos, mais l’on parle plus rarement de la représentation des femmes qu’ils véhiculent. Tantôt victimes et trophées, tantôt objets de fantasme masculin hétérosexuel, les personnages féminins véhiculent de nombreux stéréotypes sur les femmes. Une grande partie de la communauté des joueurs semble aveugle au problème, même lorsque ce sexisme se retrouve dans les interactions avec les joueuses. Plutôt que de tenter de l’analyser ou d’y remédier c’est un déferlement de déni qui s’abat sur toute personne qui ose pointer du doigt ce problème. Comment identifier et venir à bout de ce phénomène ?Pour y répondre, le Groupe Regards Critiques a décidé d’inviter Mar_Lard. Cette dernière a écrit un dossier complet sur le sexisme dans ce média. Cette conférence-débat permettra d’entendre les arguments de Mar_Lard et de discuter des moyens de supprimer ce sexisme dans un média largement présent dans la société.

Texte de Mar_Lard
Sexisme chez les geeks : Pourquoi notre communauté est malade, et comment y remédier

Video Feminist Frequency
The Tropes vs Women in Video Games project aims to examine the plot devices and patterns most often associated with female characters in gaming from a systemic, big picture perspective.

 

 

L’évolution des grands groupes de presse en Suisse: Qui forme l’opinion ?

Discussion avecTamedia
Yves Sancey
Syndicaliste dans le secteur des médias
et docteur en science politique

Jeudi 31 octobre, à 17:15h
Géopolis, salle 2137

Pour faire suite à la diffusion du documentaire « Les nouveaux chiens de garde » qui traite des collusions entre les médias français et le pouvoir politique, cette séance vise à comprendre quelle est la situation en Suisse. Par l’analyse de l’évolution des grands groupes de presse en Suisse de ces dernières années, nous discuterons avec Yves Sancey de comment et qui forme l’opinion en Suisse.

Documentation et articles d’Yves Sancey
Carte de l’empire Tamedia
Dossier sur l’empire Tamedia

Faiseurs d’opinion
Licenciements à Edipresse
Presse et Publicité
Profits et licenciements
Rachat d’Edipresse par Tamedia et rentabilité

 

 

Syrie : une révolution prise en otage

Jeudi 3 octobre, 17h15Syrie2
Anthropole, 2097

Les événements en Syrie ont connu plusieurs développements au cours des dernières semaines. Massacres, interventions extérieures, résolutions de l’ONU, composition de l’armée syrienne libre : comment interpréter la situation actuelle ? Comment interpréter les événements à lumière des théories impérialistes ? Que faire pour éviter que ne se perpétue le bain de sang ?

Discussion avec Joseph Daher, Doctorant-chercheur au School of african and oriental studies à Londres et à l’Université de Lausanne

Blog et textes de Joseph Daher:
http://syriafreedomforever.wordpress.com/

Conflit syrien : 2 ans après

Projection d’un documentaire: Les chemins de la liberté
Jeudi 23 mai 2013, 17h15,
Salle 2013  , Anthropole (Unil)

Projection du documentaire Les chemins de la liberté, réalisé par Nassaïm Jalal et Samuel Lehoux (40 minutes, 2012), qui rassemble le témoignage de trois activistes des Comités de coordinations de Damas qui se sont réfugiés à Paris. La projection sera suivie d’une discussion en présence de membres de la solidarité avec la lutte du peuple syrien en Suisse.

Alors que le conflit syrien dure depuis deux ans et que le bilan des victimes civiles s’alourdit chaque jour, la projection de ce film permettra de revenir sur les raisons du soulèvement par le peuple syrien contre le régime Assad en 2011, sur les formes d’organisation de ce mouvement, et sur les perspectives de ce processus révolutionnaire.

Cette séance est co-organisée par les Femmes syriennes pour la démocratie, le Cercle La brèche et le Groupe Regards Critiques.