Archipel vous souhaite un bel été tandis que nous commençons notre cueillette!

Pendant que vous tournerez peut-être les pages que nous vous recommandons ci-dessous, nous nous occupons avec la cueillette des textes de l’appel, dont le succès nous a surpris! Nous remercions toutes les personnes qui nous ont écrit, qui devraient avoir reçu réponse (n’hésitez pas à nous contacter si ce n’est pas le cas!)

Le Cep d’été, l’Amanite rougissante et la Girolle apparaissent : pas de doute, c’est bien l’été, dans les sous-bois comme sur les plages et les terrasses. En espérant que vous trouverez le temps et que vous aurez droit à des vacances bien méritées, le comité vous suggère une liste de lecture qui regroupe tous les titres que nous avons couverts cette année, à feuilleter en terrasse, à la montagne, sur la plage, ou dans les transports en commun. 

Pour celles et ceux qui partent en vacances en voiture, et en famille : impossible ne pas vous recommander la lecture de l’incroyable Villa Royale, d’Emmanuelle Fournier-Lorentz. Des kilomètres de route, de la jungle, des personnages attachants, du mystère et des stations-services, il ravira autant les amateur·rice·s d’histoires familiales compliquées que de romans policiers. Si l’ambiance noire de ce premier roman ne vous satisfait pas, peut-être serez-vous intéressé par Les Vies de Chevrolet, de Michel Layaz, qui met en récit la trajectoire de l’homme sous l’inventeur du bolide. Toutes ces voitures pourraient aussi vous donner envie de feuilleter le dernier numéro Archipel, Roue libre, qui s’intéresse à cet objet mythique et, nous l’espérons à l’heure des canicules de plus en plus fréquentes, en voie de disparition. 

L’été, c’est aussi l’occasion de traîner, en tout cas pour les adolescent·e·s, libérés soudain de l’école dans les déserts bétonnés des quartiers. C’est ce que Salomé Kiner raconte dans son excellent Grande Couronne, qui aborde la vie d’une adolescente coincée dans une banlieue pavillonnaire, entre consumérisme consolateur, travail du sexe et rêves d’échappatoires. Dans une veine très différente, mais dont l’intrigue se déroule aussi dans les affres de l’adolescence en plein été, vous pourriez aussi lire le très beau Milieu de l’Horizon, de Roland Buti, qui raconte le quotidien d’une famille paysanne suisse qui se délite dans une canicule étouffante. Le père, la mère, et toutes les violences ; c’est également à ce thème que s’intéresse Sarah Jolien-Fardel dans Sa préférée, qui raconte le parcours d’une héroïne qui fuit son père abusif et tente de s’émanciper d’un Valais étouffant.

Mais aux foyers qui se détruisent répondent aussi, dans nos suggestions, les foyers qui se construisent : dans son deuxième roman, Chesa Seraina, Fanny Desarzens narre la reconstruction d’une maison familiale, un retour au sens de la vie qui passe par un chantier bien physique. Il y a aussi un goût pour l’insolite, qu’il s’agisse de parler d’un personnage familial mystérieux dans D’oncle de Rebecca Gisler, sorte d’anatomie d’un être inclassable qui fascine la narratrice, ou dans Tortues de Bruno Pellegrino, où la constitution du fond d’archive d’une écrivaine inconnue par un archiviste fait également venir à la vie un personnage de papier insolite et touchant. Et enfin, dans Absolument modernes !, Jérôme Meizoz nous propose l’anatomie d’une période particulière, du Valais qui se modernise plus tardivement que le reste de la Suisse, passant ici d’une situation particulière pour nous faire penser en généralité. Si tous ces petits romans ne vous paraissent que trop longs à lire sur la plage, le recueil de Thibaux Mettraux, De la postichité des fleurs, floral mais pas ennuyeux, pourra faire votre bonheur.
Si, enfin, tous ces récits dans le cadre suisse ne vous dépaysent pas assez, il ne nous reste qu’à vous conseiller le dernier roman de Annie-Sophie Subilia, L’Épouse, qui raconte le quotidien d’un couple suisse à Gaza dans les années 1970 par le point de l’épouse du conseiller humanitaire, ce qui offre un roman militant qui s’infiltre dans nos pensées comme du sable dans les chaussures, quand on rentre du lac (ou de la mer!)

Bel été!

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