Les femmes à l’heure de la mondialisation: ou l’actualité des luttes féministes

3 et 4 mai 2000
Université de Lausanne – BFSH2

Sujet

Pourquoi un colloque sur l’actualité des luttes féministes?

A l’aube du IIIème millénaire, des inégalités entre femmes et hommes persistent à tous les niveaux de la société. Dans le monde, 70% des femmes et des enfants vivent encore dans la pauvreté absolue. Bien que les femmes fournissent deux tiers du nombre total d’heures de travail, elles ne gagnent qu’un dixième du revenu mondial. En Europe, les discriminations sont nombreuses , notamment sur le plan salarial, où les écarts de revenu entre femmes et hommes atteignent, dans certains cas, 25 à 30%. En Suisse, sur cinq employé-e-s touchant un salaire de moins de 2110 fr.s, quatre sont des femmes. Les femmes sont, en outre, les plus fortement touchées par la politique de précarisation et de flexibilisation du travail, ainsi que par le démantèlement des prestations sociales. De plus, l’éducation des enfants et les tâches domestiques sont encore essentiellement assumées par les femmes, ce qui les contraint très souvent à une double journée de travail. Ajoutons à cela qu’en Suisse, nous sommes toujours dans l’attente d’une assurance-maternité.

Les discriminations à l’égard des femmes continuent de faire des ravages partout dans le monde. Cela, malgré les acquis – de plus en plus précaires – qui avaient été obtenus, en particulier dans les pays occidentaux, au cours des dernières décennies. La persistance de ces inégalités, voire leur aggravation, contribue directement à la concentration et l’accumulation des richesses au profit d’une mince couche de puissants adeptes des vertus du « libre marché ».

Pour affirmer la détermination de millions de femmes à s’engager, une marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence a débuté le 8 mars 2000, journée internationale des femmes. Ainsi, en Suisse, plus de quatre mille manifestantes se sont rendues à Genève pour le début de cette marche. Elles ont ainsi indiqué clairement leur volonté de faire de cette marche un moment de lutte important contre la pauvreté et la violence faites aux femmes. La marche se déroulera jusqu’au 17 octobre 2000, journée internationale contre la pauvreté. Cette initiative a vu le jour au sein de la Fédération des Femmes du Québec à l’issue d’une marche nationale contre la pauvreté des femmes, en 1995. Cette campagne a connu un réel succès. « 2000 bonnes raisons de marcher… » tel est le slogan qui lie les 2600 organisations de 135 pays qui ont adhéré à ce jour à la Marche mondiale des femmes. Des rencontres internationales ont permis l’élaboration d’une plate-forme internationale traduisant les besoins les plus urgents des femmes. Cette marche est une occasion de revendiquer une société réellement démocratique basée sur le respect de la dignité de chacun-e, ainsi que sur la satisfaction de tous les besoins sociaux.

Le Groupe Regards Critiques a décidé d’adhérer à cette initiative et de la soutenir activement. C’est dans ce cadre que nous organisons les 3 et 4 mai prochain, un colloque sur la situation des femmes dans différents domaines et sur l’actualité des luttes féministes. Par le biais de ce colloque, nous aimerions contribuer à la reconstruction d’une mémoire historique collective des luttes et des acquis obtenus par les mouvements de femmes, mieux comprendre les dynamiques régissant l’évolution de la situation des femmes dans différents domaines et partager des expériences de résistance et d’élaborations riches et diverses, qui permettent aux femmes de se réapproprier leur vie et leur avenir. Une table ronde autour du thème « Quels engagements féministes aujourd’hui? » sera organisée à la fin de ce colloque. Elle constituera un espace pour débattre des terrains et des formes d’engagements féministes qui nous semblent les plus importants pour la période à venir.

Programme

MERCREDI 3 MAI 2000: SALLE 2044

L’histoire des femmes: entre travail et famille

9H . Présentation de la Marche mondiale des femmes

9H30 . Histoire des femmes et de leurs luttes au XXème siècle

Lidia Cirillo [enseignante, rédactrice de la revue féministe « Quaderni Viola », Italie]

14H . Famille, travail et capital: les femmes entre sphère privée et sphère publique

Annie Dussuet [maître de conférences à l’Université de Nantes, France]

16H . L’actualité de la division sexuelle du travail

Danièle Kergoat [ sociologue du travail, directrice de recherche au CNRS, France]

JEUDI 4 MAI 2000: SALLE 2120

Les effets de la mondialisation sur les femmes et leurs stratégies de résistance

9H . Evolution de la situation des femmes dans les pays de l’Est

Jacqueline Heinen [professeure de sociologie et spécialiste des pays de l’Est, France]

10H15 . Femmes et féminisme en Amérique latine

Tatau Godinho [ représentante de la direction nationale des femmes du Parti des Travailleurs (PT) et militante syndicale, Brésil]

11H30 . La Self-Employed Women Association (SEWA) ou l’organisation syndicale de femmes du secteur informel en Inde

Lalita Krishnaswami [vice-présidente de SEWA, Inde]

14H30 . Syndicalisme et luttes féministes en France

Annick Coupé [syndicaliste à SUD-PTT, France]

16H . Table ronde: Quels engagements féministes aujourd’hui?

avec Lidia Cirillo, Annick Coupé, Tatau Godinho et Lalita Krishnaswami

 

MONDIALISATION ET CRISE ÉCOLOGIQUE : Pour en finir avec la planète ?

Les 19 et 20 janvier 1999
Débats sur l’écologie, la science et le progrès. Grange de Dorigny, Lausanne

Sujet

La crise écologique contemporaine représente une nouveauté radicale dans l’histoire de l’humanité. En effet, si l’être humain a de tout temps cherché à maîtriser son environnement naturel, les modifications infligées à la biosphère depuis la révolution industrielle, et plus particulièrement depuis quelques décennies avec le développement du marché mondial, de l’industrie automobile et chimique et de l’agro-business, ont acquis un caractère à la fois global et irréversible.

Les multiples facettes de cette crise sont bien connues: réchauffement des climats terrestres dû à l’augmentation de l’effet de serre de certains composants de l’atmosphère, rétrécissement de la couche d’ozone, érosion des sols, déforestations massives, épuisement de ressources essentielles – dont l’air respirable et l’eau potable -, désastres industriels et déchets atomiques dont la gestion semble insoluble, sont autant de perturbations d’origine anthropique qui affectent des groupes sociaux immenses.

La crise écologique actuelle met à jour les contradicitons flagrantes entre un monde aux ressources naturelles limitées et la logique productiviste qui s’incarne aujourd’hui dans le capitalisme, où la centralité du profit implique la « production pour la production », la création infinie de besoins et l’expansion continue des marchés, et ceci sans prendre en compte d’autres contraintes comme l’épuisement des ressources naturelles, les effets de la production ou de la consommation sur le milieu naturel ou les incidences sociales. Cette recherche d’un profit immédiat et maximum est un obstacle à la vison à long terme d’une gestion raisonnée des ressources naturelles.

Si la prise de conscience de l’importance de cet enjeu est aujourd’hui réelle, les réponses apportées sont loin d’être satisfaisantes. Comme dans tous les autres domaines, le paradigme néo-libéral s’impose dans le débat sur l’écologie. Cette approche prétend régler les problèmes écologiques par internalisation, c’est-à dire par la prise en considération dans les coûts de production – et donc dans les prix de vente… -, des coûts des dommages infligés à l’environnement. Cette démarche aboutit à une extension des droits de propriété sur les ressources naturelles et une marchandisation de la nature, donc à une inégalité accrue dans la répartition des richesses et dans l’accès à des ressources globales limitées. La mise en place d’un marché des permis négociables accordant des droits de polluer, l’instauration d’écotaxes, ou la volonté de développer les échanges dettes/nature pour les pays du Sud en sont les concrétisations les plus en vogue actuellement.

Pour nous, la réponse à la crise écologique ne peut qu’être une réponse aux contradictions générales de nos sociétés humaines. Il s’agit de sortir d’une démarche économiciste étriquée prétendant que l’économie à ses propres règles et contraintes auxquelles la nature et l’ensemble de la société doivent impérativement s’adapter, et d’articuler la problématique écologique à une réflexion critique sur le système capitaliste et les inégalités sociales qu’il produit. Dans une telle perspective, il est également pertinent de s’interroger sur la notion même du progrès, et de poser la question du rôle que le développement scientifique et technologique doivent assumer aujourd’hui.

Programme

Mardi 19 janvier 1999 au BFSH2 :

•Introduction à la critique écologique des sociétés industrielles par José Manuel NAREDO

•Quelles réponses politiques à la crise écologique? Tour d’horizon, du néo-libéralisme à l’éco-socialisme

•L’écologisme populaire au Brésil: une lutte combinant protection de l’environnement et défense des droits sociaux par José Augusto PADUA

Mercredi 20 janvier 1999 au bâtiment de biologie :

•Critique de la notion de progrès: les enjeux d’une certaine rationalité scientifique par Michael LOWY

•Science et développement technologique: l’exigence d’une maîtrise démocratique par Samuel JOSHUA

Conférenciers

J. M. Naredo :

J. M. Naredo est économiste, directeur de la Fundación Argentaria, Madrid. Il est notamment l’auteur de La economia en evolucion, Madrid, Siglo XXI, 1987, et a publié, avec A. Valero, Desarrollo económico y deterioro ecológico, Madrid, F. Argentaria and Visor Distrib., 1998.

J. A. Padua :

J. A. Padua est historien et membre du conseil international de la revue Ecologia politica. Il est responsable de la coordination de la campagne de Greenpeace sur les forêts.

M. Löwy :

M. Löwy est sociologue. Il est directeur de recherche au C.N.R.S. et enseignant à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Parmi d’autres ouvrages, il a publié Paysages de la vérité: introduction à une sociologie critique de la connaissance, Paris: Ed. Anthropos, 1985.

Samuel Joshua :

S. Johsua est professeur à l’Université de Provence (Aix-Marseille) et responsable du Département des Sciences de l’Education; il a notamment publié, en coll. avec Jean-Jacques Dupin, Introduction à la didactique des sciences et des mathématiques, PUF 1993, et Représentations et modélisations: le « débat scientifique » dans la classe et l’apprentissage de la physique, P. Lang 1989.

 

LE « MODÈLE AMÉRICAIN  » : Une perspective hégémonique pour la fin du millénaire ?

Mardi 12 mai 1998, salle 2106
BFSH2, Université de Lausanne

Sujet

Depuis une vingtaine d’années, prophètes et cassandres de tout bord nous annoncent périodiquement la chute puis le retour du miracle américain. Actuellement, les Etats-Unis semblent jouir d’une reprise économique et d’une stabilité politique à faire pâlir d’envie les autres pays industrialisés. Cette situation va-t-elle durer? Ce nouveau « miracle » sera-t-il à nouveau rapidement frappé d’obsolescence? Pour comprendre la réalité complexe des Etats-Unis à la fin de ce siècle, le Groupe Regards Critiques organise le mardi 12 mai une journée de conférences et de débats avec des intervenant-e-s d’Europe et des Etats-Unis. Nous vous invitons toutes et tous à y participer.

Au premier abord, tous les indicateurs économiques présentent une véritable vitrine du succès à l’américaine. Avec une croissance économique forte du produit intérieur brut (PIB) (+3.8% en 1997), un chômage bas (« à peine » 4.7% en 1997) combiné à la création de plus de 3 millions d’emplois l’an dernier, et enfin l’effacement des derniers déficits publics annoncés pour 1999 (après trois décennies de déficits), tout semble aller pour le mieux pour les Etats-Unis. Si l’on ajoute à cela une suprématie incontestée sur le plan militaire, l’offensive permanente de la culture américaine, ainsi que le poids des Etats-Unis dans les organisations économiques et financières internationales, on obtient en effet une performance présentée continuellement comme un succès incontestable, voire un modèle à suivre.

Derrière la vitrine du succès, une société écartelée

Quel est le prix de ce soit-disant succès américain? En 1998, qui sont les gagnant-e-s et les perdant-e-s de deux décennies de politiques néolibérales menées aussi bien par Reagan et Bush que par Clinton? En premier lieu, les conditions de travail et d’emplois sont en fort décalage avec l’enthousiasme de la croissance. Le taux de chômage américain reste en effet fortement sous-évalué et ne prend, par exemple, que peu en compte le sous-emploi: toute personne ayant travaillé ne serait-ce qu’un jour dans la semaine précédant l’enquète de l’office du travail est considérée comme active. Calculé selon des méthodes statistiques en cours en Europe, le taux de chômage américain s’approcherait plus des 9% un taux fort euro-compatible et non plus miraculeux. De plus, si l’on assiste actuellement à une légère hausse des revenus des salarié-e-s, cette dernière intervient après deux décennies de baisse continue et de flexibilisation extrême des rémunérations. En 1994, 95% des familles avec enfants avaient besoin de deux salaires à temps plein pour maintenir le revenu familial. Dans un pays où près d’un cinquième des salarié-e-s ne bénéficient pas d’assurance maladie (41.7 millions de personnes!) et où le salaire horaire minimum s’établit à moins de 10 francs, il ne suffit pas de travailler pour échapper à la pauvreté! Cet écartèlement des conditions de travail est renforcé par le démantèlement constant des protections sociales. Selon les héraults des contre-réformes sociales, il faut désormais faire table rase du welfare pour mettre en avant le workfare, c’est-à-dire passer de la notion de droit à une assurance sociale à celui d’une aide conditionnelle à la volonté de « remise au travail ». Déjà reprise par Tony Blair en Grande-Bretagne, cette conception trouve de plus en plus d’écho en Europe. La détérioration massive des conditions de travail et d’emploi sont d’autant plus frappantes que le taux de profit des entreprises américaines a atteint en 1994-1995 son plus haut niveau depuis 1959, année phare de la croissance d’après-guerre, et que les différences de revenu, sans parler de la fortune, ont continué à progresser durant les années 1990. Après vingt ans de dérégulation et de flexibilisation, ce sont toujours les couches aisées qui profitent de la croissance économique actuelle, alors que les revenus de la majorité de la population demeurent bloqués, voire continuent leur régression. L’adage des années Reagan selon lequel the rich get richer and the poor get poorer reste donc d’une brûlante actualité.

Déficit zéro pour 1999: mais qui va payer le prix des plans d’austérité?

En janvier de cette année, le Président Clinton a annoncé pour 1999 le premier équilibre budgétaire après trente ans de déficits, un but qui ne devait être atteint qu’en 2002. Une fois examinée de plus près, cette performance paraît moins sensationelle. A vrai dire, les chiffres « astronomiques » du déficit américain (1994: 240 milliards de $; 1996: 160 milliards…) sont trompeurs. En effet, les déficits de ces dernières années sont toujours restés inférieurs à 2% du PIB américain. Les Etats-Unis ont de ce fait scrupuleusement respecté les critères de Maastricht qui fixent une limite acceptable des déficits à 3% du PIB. Comme partout, le prétexte des caisses vides a permis la mise en place de programmes d’austérité très durs: outre les coupes dans les assurances sociales, on assiste au jeûne forcé des services publics fédéraux, à la fin des programmes de lutte contre la pauvreté, à l’abolition des mesures positives (affirmative action) en faveur des femmes et des minorités ethniques, au doublement du montant des taxes universitaires (et dans le même temps à la division par deux du montant des bourses allouées). Depuis 1992, la présidence Clinton a suivi scrupuleusement les traces de ses prédécesseurs néolibéraux. Le retour des excédents budgétaires annonce-t-il un tournant de la politique menée jusqu’à présent? Rien n’est moins sûr, puisque les nouveaux crédits proposés par Clinton dans les domaines de la formation et du social seront financés par des coupes dans d’autres postes du budget fédéral et qu’il est déjà prévu de procéder à de nouvelles exemptions fiscales. En conclusion, le renflouement des finances publiques n’arrêtera pas la déferlante anti-sociale de l’austérité, un élément qui laisse songeur alors qu’en Suisse Kaspar Villiger nous propose l’effacement des déficits de la Confédération pour 2001.

Les Etats-Unis en 1998: un horizon qui nous guette bientôt?

Comme nous pouvons le constater, la croissance des dernières années se fait sous une forme extrêmement inégalitaire et dommageable pour la grande majorité de la population. Vu l’engouement suscité en Europe et en Suisse par les expériences américaines en matière de flexibilisation du travail et de l’emploi, ou encore de réforme des assurances sociales, il est nécessaire de réfléchir et débattre ensemble des conséquences et des enjeux de ces politiques. En effet, nous estimons que le « modèle américain » n’est pas inéluctable et que comprendre les Etats-Unis d’aujourd’hui permet de se préparer aux luttes de demain.

 

Programme

•9h00-10h30 Louis MAURIN (économiste, collaborateur à Alternatives Economiques, Paris)

La redéfinition à la baisse du marché de l’emploi aux USA: chômeurs cachés et « working poors »

•11h00-12h30 Holly SKLAR (collaboratrice au mensuel Z Magazine, auteure de plusieurs livres sur l’évolution récente des USA, Boston):

Du « Welfare » au « Workfare »: les logiques du démantèlement des assurances sociales et de la mise au travail

•14h00-15h30 Chip BERLET(chercheur et militant à l’institut « Political Research Associates » de Boston, spécialiste de la droite et de l’extrême-droite américaine):

L’arsenal idéologique de la droite américaine: « classes dangereuses » et « welfare queens »

•16h00-17h30 Kees VAN DER PIJL (professeur de relations internationales à l’Université d’Amsterdam):

Impérialisme américain et organisations internationales

 

Où va le travail? Réflexions sur le salariat et les réformes de l’organisation du travail

25 mars 1998

Programme

Mateo ALALUF: « Formation et emploi en crise? » Le développement des formations professionnelles en relation avec la crise de l’emploi.

Danielle LINHART: « Flexibilité et organisation du travail ». Des contre-réformes opprimant les travailleurEs.

Pierre ROLLE: « Où va le salariat? » Réflexions sur l’évolution du salariat de la fin du XXe siècle

 

 

Vers l’Europe de Maastricht ? A quel prix? Pour quel projet de société?

22 et 23 avril 1997

Programme

Francisco LOUCA: Réflexions sur les »ondes longues » du développement socio-économique en Europe

Jesus ALBARRACIN: Dynamiques de la construction européenne depuis le début des années 1970

Peter GOWAN: Europe de l’Est: vers quelle intégration?

Alisa DEL RE: Le démantèlement de l’Etat social et ses conséquences sur les femmes

Jean-François MARQUIS: Réflexions critiques à propos de l’intégration de la Suisse à l’Europe du capital

Philippe ZARIFIAN: Alternatives au chômage et à l’exclusion

Mary FARRELL: Un bilan des privatisations néo-libérales en Angleterre

 

Actes

Les actes de ce colloque ont été publiés :

« Bienvenue en Euroland! De l’Europe de Maastricht à l’Euro, Actes du colloque organisé par le Groupe Regards Critiques à l’Université de Lausanne les 22 et 23 avril 1997, Les Annuelles 9/1998, Lausanne: Editions Antipodes (Histoire et Société contemporaine), 1998.

 

L’ENFANT EXPLOITE : Entre mondialisation de l’économie et travail des enfants

Jeudi 25 Avril 1996
Espace Rencontre ZELIG (BFSH-2)

Sujet

POURQUOI LE TRAVAIL DES ENFANTS?

Alors que l’on proclame et défend fièrement la globalisation de l’économie, le Groupe Regards Critiques se pose la question de la (ir-)rationalité du travail des enfants dans la perspective de l’économie de marché…

Une exploitation en pleine expansion

En effet, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, l’exploitation de l’enfance a pris une ampleur sans précédent. Mieux, elle domine actuellement toute une série de débats tant au sein des médias que des ONG ou de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), notamment au travers des discussions autour de la clause sociale. En effet, le travail des enfants n’a jamais été aussi important, et même largement sous estimé: l’Organisation Internationale du Travail (OIT) évalue qu’un enfant sur quatre entre 10 et 14 ans travaille dans le Tiers monde, et qu’au Brésil, ils constituent 18% de la force de travail. En outre, ils constituent 44 millions de travailleurEs en Inde, 12 millions au Nigéria, 8 millions au Pakistan, etc.

Quels enjeux?

Alors que la révolution industrielle s’est en partie développée à travers l’exploitation du travail des enfants – aujourd’hui interdit par la loi-, mais persiste informellement dans des pays comme l’Italie, les Etats-Unis, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, etc. Comment peut-on analyser cette forme extrême d’exploitation humaine? Quelle est la rationalité d’un mode de production qui tend à engendrer de telles atrocités, et dont notre « prospérité » dépend? Comment envisager le développement des pays du Sud condamnés à jouer sur la concurrence à la baisse du coût de la force de travail, l’un de leurs seuls « avantages comparatifs » face à la mondialisation de l’économie? Confronté à l’échec de la Convention sur les droits de l’enfant, malgré sa très large ratification à l’ONU, quelles résistances est-il possible et nécessaire de mener aujourd’hui dans ce contexte?

Programme

•09:00 Bernard SCHLEMMER (Directeur du Laboratoire des Sciences de l’Homme à l’ORSTOM -Paris):

Les réalités du travail des enfants aujourd’hui

•10:30 Rosalind BOYD (Rédactrice de la Revue Travail Capital et Société; chercheure principale à l’Université Mc Gill de Montréal):

The Gender character of child labour and the implication for advocacy work

•14:00 Michel BONNET(Expert au Bureau International du Travail dans le cadre du programme IPEC – International Program for Elimination of Child Labour -Genève):

Les cas de servitude pour dette.Une enfance sans avenir

•15:30 Claude MEILLASSOUX (Anthropologue de renom, directeur de recherche au CNRS -Paris):

Les rationalisations du travail des enfants dans la perspective de la mondialisation de l’économie

 

 

Libéralisme en Amérique latine: à qui profitent les échecs?

11-15 mai 1995
En collaboration avec l’ AEPAL

Programme

Adolfo GILLY: Chiapas: Crise du régime politique mexicain et insurrection indienne zapatiste

Jeanette HABEL: Cuba: Pincées de libéralisme pour préserver le socialisme?

Joachim SORIANO: Recomposition de la gauche en Amérique latine

Jules-France FALQUET: Les femmes dans la lutte au Salvador et la naissance du mouvement féministe

Helène LE DOARE: Genre et mouvement populaire urbain en Amérique latine

Pierre SALAMA: L’Amérique latine dans la crise

Charles-André UDRY: Multinationales (suisses) et nouveaux plans en Amérique latine

 

 

Mexique: un an après

 

17-18 janvier 1995
En collaboration avec l’Association des EtudiantEs pour l’Amérique Latine – AEPAL

Programme

Père Henri VOLKEN: Historique, Chronologie et Impressions de la situation dans les Chiapas

Félix REICHLEN: Les Amérindiens et leur extermination délibérée

Michel HUSSON: L’économie mexicaine et l’ALENA

 

 

Rwanda-Burundi : Pourquoi? Quel avenir?

31 mai 1994

Programme

Jean-Pierre CHRETIEN: Situation socio-politique actuelle dans les pays des Grands Lacs. Le cas du Rwanda et du Burundi

Djély SAMOURA: Violation des droits de l’Homme et impunité en Afrique

Daniel FINO: Position des pays occidentaux face à la crise du Rwanda et du Burundi; perspectives de coopération