Politiques migratoires en Suisse et en Europe: au service de la libre exploitation?

Colloque dans le cadre de la campagne contre la nouvelle Loi sur les Etrangers et la révision de la Loi sur l’Asile, mercredi 17 et jeudi 18 mai 2006

Mercredi 17 mai
12h15, salle de conférence de la BCU (Bibliotheque cantonale universitaire, Unithèque, 2eme étage)
La situation des sans-papiers: un enjeu caché de la nouvelle Loi sur les Etrangers

Table-ronde avec Laetitia Carreras, Jean-Michel Dolivo, Sébastien Franco et Sylvie Nzorubara (membres de collectifs de soutien aux sans-papiers)

17h15, salle 2064 Anthropole (Anthropole – BFSH2)
Travail des étranger-e-s en situation irrégulière et délocalisation sur place
Emmanuel Terray, anthropologue, EHESS Paris

Jeudi 18 mai

17h15, salle 2064 Anthropole (Anthropole – BFSH2)
Utilitarisme migratoire et xénophobie en Suisse: ruptures et continuités
Silvia Arlettaz, historienne, Université de Fribourg

A qui profite l’élargissement? Cycle de conférences sur l’élargissement de l’Union européenne aux pays d’Europe de l’Est

27 avril, 2 mai et 12 mai 2005

Programme

Mercredi 27 avril
De la chute du mur aux portes de l’UE : quel bilan?
Catherine Samary
Economiste, Maître de conférences à l’Université de Paris Dauphine, collaboratrice au Monde Diplomatique

lundi 2 mai
Les migrations Est-Ouest dans l’Europe élargie
Alain Morice
Anthropologue, chargé de recherches au CNRS, Paris

Jeudi 12 mai
Egalité des sexes en Europe centrale et orientale: entre espoirs et déconvenues
Maxime Foret
Institut des Etudes Politiques, Paris

Jeudi 19 mai
Les ambiguïtés des effets sociaux de l’adhésion de la Pologne à l’Europe
Stéphana Portet
Sociologue, Universités de Toulouse et de Varsovie

Présentation des thèmes

Les débats autour de la construction de l’UE des 25 se sont intensifiés ces derniers mois. Qu’il s’agisse des débats sur la Constitution européenne, sur le référendum de gauche contre le «paquet» fédéral libre circulation et mesures d’accompagnementou sur les accords Schengen-Dublin, la construction politique et économique de l’Union européenne et son élargissement soulèvent de nombreuses questions. Le Groupe Regards Critiques, refusant de tomber dans un «euro-idôlatrisme» et attaché à défendre le projet d’une autre Europe, sociale et démocratique, veut contribuer à travers ce cycle de conférences à alimenter ces débats.

MERCREDI 27 AVRIL: De la chute du mur aux portes de l’UE: quel bilan?

CATHERINE SAMARY

Avec la chute du système communiste à la fin des années 80, les pays de l’ex-bloc de l’Est étaient censés retrouver – ou dans certains cas découvrir – la démocratie et la prospérité économique qu’annonçait la transition à l’économie de marché. Le bilan est bien moins enthousiasmant que les promesses affichées à l’époque. Marasme économique, inégalités sociales, guerres, instabilité politique… les populations d’Europe de l’Est ont subi de nombreuses souffrances. Aujourd’hui pour une majorité de ces populations, l’adhésion de leurs pays à l’Union Européenne est à nouveau associée à l’espoir d’une amélioration de leurs niveaux de vie. Elles attendent en effet de l’UE qu’elle résorbe les inégalités et le chômage, autrement dit qu’elle soit autre chose qu’un grand marché… Quelles sont les perspectives de cette intégration? Catherine Samary illustrera les dynamiques contradictoires du passage des pays de l’Est de l’ère communiste à l’Europe élargie.

LUNDI 2 MAI : Les migrations Est-Ouest dans l’Europe élargie

ALAIN MORICE

Depuis que l’Union européenne s’est agrandie aux nouveaux Etats membres, les déclarations alarmistes sur «les risques migratoires» en provenance de l’Est se sont multipliés. Certains pays de l’UE ont limité la libre circulation des travailleurs/euses en provenance des nouveaux pays membres. Cette décision a été justifiée au nom de la protection des salarié-e-s et des chômeurs/euses de cette concurrence. Or derrière ces mesures prétendant protéger le marché du travail se cache la défense des intérêts des employeurs. Il ne s’agit en effet nullement de préserver l’emploi et les droits sociaux mais de mettre en place un système d’exportation de la force de travail et de mise en concurrence des salarié-e-s à l’échelle européenne. Ainsi la directive nommée Bolkestein – directive de l’UE sur la libéralisation des services- permettra par exemple à n’importe quelle entreprise implantée en Pologne d’envoyer ses salarié-e-s en France sans que ceux-ci/celles-ci n’acquièrent un droit de sejour et sans qu’ils/elles ne bénéficient des protections du droit au travail français. Cette forme de «délocalisation sur place» crée ainsi une catégorie de «migrants détachés» mis en concurrence avec les salarié-e-s sur le marché du travail et ouvre la voie au dumping salarial et social.

JEUDI 12 MAI: Egalité des sexes en Europe centrale et orientale: entre espoirs et déconvenues

MAXIME FOREST

Les quelques acquis en matière d’égalité hérités de la période communiste ont été balayés avec le passage à l’économie de marché. Egalité d’accès aux études et au marché du travail, services sociaux et médicaux, garde des enfants… ces avancées ont été remises en cause avec l’implosion du système communiste. Et les femmes ont constaté à une vitesse accélérée les ravages du néolibéralisme. Elles forment aujourd’hui la majorité des chômeurs, sont les premières touchées par la pauvreté et ont vu s’accroître leurs charges domestiques et éducatives dans la famille. Faut-il néanmoins se limiter à ce constat pessimiste sur la situation des femmes à l’Est? Quels sont les évolutions récentes et les potentiels de changements? L’émergence de revendications féministes ou la participation accrue des femmes à la vie sociale et politique ne sont-ils pas le signe d’un renouveau possible des rapports de genre dans ces pays ?

JEUDI 19 MAI: Les ambiguïtés des effets sociaux de l’adhésion de la Pologne à l’Europe

STEPHANE PORTET

Quel est le «prix à payer» par les Polonais-es pour l’adhésion de leur pays à l’Europe ?

Quelles sont les contraintes que la Pologne doit respecter dans le cadre de son entrée dans

l’Union Européenne ? Fermeture des frontières à l’Est ; restructuration du secteur public et industriel; ouverture des marchés aux entreprises étrangères… la liste est longue et le coût social de l’adhésion est à craindre. Pour la Pologne, l’intégration européenne s’inscrit en effet dans un sillon libéral déjà très profond qui va se trouver renforcé. Si le respect de normes européennes limitera dans certains cas l’ultra-libéralisme du gouvernement polonais, l’adhésion légitimera pourtant le choix de ce dernier d’accélérer la restructuration de son économie dans un sens encore plus libéral. A coup sûr le taux de chômage et le niveau des prestations sociales en subiront les effets. Tout cela au nom d’une Europe dont la plupart des organisations politiques n’avaient vanté que les mérites …

 

Migrations: enjeux et perspectives

15 et 16 avril 2003

Programme

Migrations, travail et mondialisation
Andrea de Bonis
Docteur à l’université de Venise

Migrations et Sans-papiers
Lionel Roche
Secrétaire permanent du Centre de Contact Suisses-Immigrés/SOS Racisme Fribourg
Membre du collectif de soutien aux sans-papiers de Fribourg et de la coordination nationale

La conférence sera suivie de Témoignages de Sans-Papiers

Guerres, dominations et migrations
Charles-André Udry
Economiste, rédacteur de la revue A l’encontre

 

L’ACTUALITÉ DE L’IMPÉRIALISME AU DÉBUT DU XXIème SIÈCLE

Les 30 avril et 1er mai 2002
Grange de Dorigny, UNIL, Lausanne

Sujet

Dans le contexte des conquêtes coloniales du XIX siècle, les premiers usages du terme impérialisme exaltaient la grandeur de la nation britannique et de sa mission civilisatrice. Hobson fut le premier à dénoncer cette mystification et a établir une relation directe entre le fonctionnement du système économique et l’impérialisme.

Mais ce sont les auteurs du mouvement ouvrier du début du XX siècle, en particulier Lénine, Boukharine et Rosa Luxemburg, qui ont développé une critique radicale de l’impérialisme, en dénonçant l’exploitation des pays du sud. La théorie de ces marxistes sur l’impérialisme ne se limite pas au rapports nord-sud mais constitue une analyse plus globale du développement du capitalisme. Pour ces auteurs, l’impérialisme est étroitement lié au développement du capitalisme, il répond à des besoins du système – notamment en termes d’approvisionnement en matières premières et en main d’oeuvre bon marché – mais surtout à la nécessité permanente de trouver des nouveaux débouchés pour les marchandises et pour les investissements.

A ce moment s’ouvre un débat au sein du mouvement ouvrier : le capitalisme peut-il se développer indéfiniment sur la seule base du marché interne ou a-t-il besoin de mener une politique impérialiste pour accumuler le capital ? Ce n’est pas le seul débat que la question de l’impérialisme suscite: l’allemand Kautsky développe l’idée, fortement combattue par Lénine et Luxemburg, que les ententes capitalistes qui sont entrain de se développer permettront au capitalisme d’avoir une gestion pacifique du monde et dépasser un certains nombre de contradictions du système. Or l’histoire de ce siècle a montré que ces ententes n’ont pas mis un terme aux rivalités inter-impérialistes. Toutefois cette question reprend de l?actualité, dans un contexte où les puissances capitalistes, sous l’hégémonie américaine, semblent privilégier des accords internationaux.

La loi du développement inégale et combiné de Trotsky constitue un autre apport important à l’analyse de l’impérialisme. Selon cette loi, le capitalisme tend à s’étendre au monde entier, mais ne le fait pas de manière linéaire et harmonieuse. On aboutit plutôt dans les pays économiquement retardataires à un développement accéléré de certains secteurs, cohabitant avec d?autres laissés à l’abandon et le maintient de structures socialement et politiquement archaïques.

Plusieurs auteurs ont contribué par la suite à développer et actualiser l’analyse du capitalisme. Après la Deuxième guerre mondiale, et particulièrement pendant les années ’60 – ’70, les auteurs de la théorie de la dépendance renouent avec le concept d’impérialisme. Il s’agit avant tout d’une vision critique du processus de décolonisation, qui dénonce la persistance de la domination et de la dépendance des pays de la périphérie. Les théoriciens de la dépendance montrent que, loin de diminuer, la dépendance et le sous-développement continuent à augmenter.

Enfin plusieurs contributions plus récentes ont permis d’actualiser la théorie de l’impérialisme. Ces auteurs, qui se réfèrent souvent au textes marxistes classiques, montrent les constantes mais aussi l’évolution et les différentes phases du capitalisme jusqu’à l’heure de la mondialisation.

Programme

Mardi 30 avril

9h00-10h30: Impérialismes en Amérique Latine. par Claudio Katz.

10h45-12h15: Résistances : le cas de la lutte des paysans sans terre au Brésil. par Irma Brunetto.

14h30-16h00: Philippines: nouveau front de l’impérialisme américain. par Eva Olaer Ferraren.

Mercredi 1er mai

9h00-10h30: La mondialisation armée. par Paolo Gilardi.

10h45-12h15: Un nouvel impérialisme à l’aube du 21ème siècle? par François Chesnais.

13h30-16h00: Table ronde : les enjeux de la révolte du peuple argentin. avec Claudio Katz, François Chesnais, Charles-André Udry

Conférenciers

Claudio Katz:

Prof. d’économie à l’université de Buenos Aires, Argentine.

Irma Brunetto:

Militante du Mouvement des Sans Terre, Brésil

Eva Olaer Ferraren:

Militante d’une ONG, île de Mindanao, Philippines.

Paolo Gilardi:

Militant du GSsA et du Mouvement pour le socialisme.

François Chesnais:

Economiste, membre du conseil scientifique d’ATTAC, Paris.

Charles-André Udry.:

Rédacteur-en-chef de la revue A l’encontre.

 

Les connexions d’une déconnexion : L’Afrique à la dérive

4 – 5 mai 1994

Programme

Amadou GUIRO: Un bilan économique et social de la situation de l’Afrique aujourd’hui

Mercia ANDREW: Les perspectives sociales et politiques de l’Afrique du Sud au lendemain des premières élections multiraciales d’avril

Claude GABRIEL: La crise de l’Etat africain et le processus actuel de changements politiques et constitutionnels

Evelin ZINENGA: Les effets de la politique du FMI sur la situation des femmes africaines: l’exemple du Zimbabwe

François PIGUET: Explosion dans la corne de l’Afrique: le principe d’ingérence consacre l’inflation de l’humanitair

 

Intifada. Etat des lieux

7 et 8 décembre 1989

Programme

Albert AGHAZARIAN La signification et les objectifs de l’Intifada

Albert AGHAZARIAN La situation de l’université de Bir-Zeit et du système scolaire dans les territoires occupés.

Yehouda KUPFERMAN La création d’Israel

Maurice RAJSFUS La situation des Palestiniens en Jordanie

Maxime RODINSON Faut-il parler d’un réveil de l’Islam?

Elias SANBAR L’histoire du mouvement national palestinien

Michel WARSCHAWSKI Les effets de l’Intifada sur la société israélienne

Impérialisme et sous-développement

9 et 10 mai 1989

Programme

Jean BATOU Les origines historiques du sous-développement (XIXème-XXème)

René DUMONT Un monde intolérable – Le libéralisme en question

Susan GEORGE  Survivre contre la dette

Hans Ulrich JOST  La Suisse, petite soeur de l’impérialisme américain

Mascha MADOERIN L’Afrique du Sud et la Suisse, plaque tournante du commerce de l’or

Jacques VALIER Les mécanismes fondamentaux du sous-développement et de la dette

Racisme et xénophobie en Suisse

24 – 25 novembre 1988

Programme

* H.U. JOST: Antisocialisme et xénophobie en Suisse au tournant du siècle

* Idem: Problèmes théoriques de l’idéologie et du racisme

* M. RAJSFUS: Histoire officielle et occultation de l’antisémitisme en France

* P. TORT: Misère de la sociobiologie

* C.-A. UDRY: L’identité helvétique vers l’an 2000?

* M. VUILLEUMIER & A. DELLI-PRISCOLI-GARRIDO: La politique de la Suisse à l’égard des étrangers et des réfugiés à la fin du XIXème siècle et durant les années `20

Actes du colloque

Les actes de ce colloque ont été publiés :

Racisme et xénophobie

Colloque à l’UNIL organisé par le Groupe Regards Critiques 24-25 nov. 1988, Lausanne: Histoire et Société contemporaine, sous la dir. du prof. H.U. JOST, 10/90, 1991. (épuisé)

SEANCES DU MOIS DE MARS

Ce mois nous discutons de l’Affaire Megaupload, nous accueillons une écoféministe espagnole, Yayo Herrero,  et continuons, toujours sur notre thématique phare du semestre, avec la projection d’un documentaire sur l’accaparement des terres du Sud par les milieux capitalistes occidentaux ainsi que sur une lecture commune sur ce thème.

MEGAUPLOAD: DEMAIN TOUS PIRATES ?

Discussion GRC
Jeudi 1er mars 2012, 17h15,
Salle 4068, Anthropole (Unil)

La séance sera introduite par une petite présentation des événements récents (Comment le patron de Megaupload a-t-il bâti sa fortune? Qu’est-ce qu’ACTA précisément?), et une grande place sera laissée à la discussion et… au partage d’idées! (suite…)