La Direction de l’Unil refuse de regarder les faits en face !

Communiqué du GRC sur l’intervention du recteur au 19h30 du 28.05

Le 28 mai 2024, le recteur de l’UNIL, Frédéric Herman, est intervenu au sein du 19h30 de la RTS pour prendre position sur le rapport rédigé par Occup’Unil concernant les liens de notre université avec des universités israéliennes impliquées dans le colonialisme et les efforts de guerre israéliens. Alors que la Direction a promis qu’elle mettrait en place une commission d’expert.e.x.s pour étudier ces liens, la lenteur bureaucratique de la Direction a mené les occupant.e.x.s à faire leurs propres recherches avec des informations publiques afin de visibiliser ces liens. Dans son intervention à la RTS, le recteur “condamne le rapport” parce qu’il n’anonymise pas les professeur.e.x.s et chercheur.euse.s impliqué.e.x.s dans des projets avec des universités israéliennes. Il parle de démarche “militante” afin d’essayer de décrédibiliser le rapport et les liens véridiques qu’il met en avant. Encore une fois, la Direction refuse de s’attaquer au fond et critique la forme.

Alors qu’à Rafah l’armée israélienne est en train de bombarder des zones qu’elle-même a qualifiées comme “sécurisées” ; alors que l’Etat israélien est en train de commettre des crimes de guerre et contre l’humanité selon la Cour Pénale Internationale (CPI) ; alors que la Cour internationale de justice (CIJ) appelle à prendre des mesures immédiates pour empêcher des actes de génocide, le Recteur refuse de voir la réalité et tente de délégitimer le mouvement solidaire avec le peuple palestinien souffrant et mourant sous les feux israéliens. Cette position n’est pas neutre comme le prétend le recteur. En effet, le refus de regarder les faits et de s’aligner aux institutions internationales est une prise de position du côté du régime israélien. Si faire un rapport sur les liens factuels entre notre université et les universités qui participent directement ou indirectement aux crimes de guerre est militant, alors le fait de ne pas vouloir voir les choses telles qu’elles sont l’est encore plus et n’a aucune base factuelle. 

Pour toutes ces raisons, le GRC aimerait directement répondre aux propos du Recteur et affirme que dénoncer des crimes contre l’humanité n’est PAS du militantisme reposant sur des croyances personnelles, c’est une responsabilité humaine !

  1. En déplorant la non-anonymisation du rapport d’Occup’Unil, le recteur fait preuve de malhonnêteté juridique et de non-transparence. En effet, les noms et les résultats du rapport proviennent exclusivement d’informations publiques. N’importe qui peut accéder à ces données sur internet. Présenter publiquement des informations déjà publiques n’est pas pénalement répréhensible. Lors des négociations avec Occup’Unil, le Recteur avait promis la transparence des liens avec des institutions israéliennes. Maintenant la transparence rendue, il la remet en cause de manière hypocrite et sans scrupule !
  1. En qualifiant le rapport de “militant”, et donc de non-factuel, le Recteur fait preuve de malhonnêteté académique et scientifique. En effet, les informations et les noms cités dans le rapport sont sourcés et suivent une méthodologie scientifique telle que nous l’apprenons dans nos cours universitaires.
  1. Boycotter des institutions qui violent le droit international n’est pas arbitraire ! Nous dénonçons la posture du Recteur selon laquelle les demandes du collectif seraient “militantes” et donc “arbitraires”, comme si la Direction était immunisée contre l’arbitraire et pouvait détenir seule les clés de la vérité ! Or la vérité est claire et elle est dénoncée par la CPI ! Le 20 mai 2024, son procureur a demandé un mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant pour de nombreux crimes contre l’humanité. Dès lors que les universités israéliennes soutiennent les efforts militaires d’une armée criminelle, selon le Droit international, l’UNIL se doit de cesser toute collaboration. Tant que l’UNIL maintient des relations avec des institutions complices des efforts guerriers de l’Etat d’apartheid israélien, l’université est en violation de sa Charte selon laquelle “L’UNIL contribue à la formation de citoyennes et de citoyens humanistes, critiques et responsables, autonomes et solidaires, désireux de développer constamment leurs compétences et animés par la volonté du dépassement des acquis, tout au long de la vie”. Aucune institution ou personne soutenant directement ou indirectement les massacres en cours à Gaza n’a le droit de se revendiquer comme “humaniste” ou “solidaire”, ou encore moins “critique”. De plus, nous déplorons que l’UNIL revendique former des étudiant.e.x.s critiques, mais que, lorsqu’iels le sont, la Direction essaie de les décrédibiliser publiquement.

Le GRC réitère donc tout son soutien au collectif Occup’Unil et ses revendications pour le respect du Droit international et des Droits humains à Gaza et ailleurs ! Le mouvement est exemplaire et fait preuve d’un humanisme profond. Les tentatives d’intimidation ne peuvent faire taire les faits qui s’imposent à nous ! Nous espérons que la Direction de l’UNIL ouvrira enfin les yeux à la réalité que les occupant.e.x.s essaient de visibiliser.

Réponse du GRC aux propos diffamatoires du Prof. Jacques Ehrenfreund sur 24Heures !

Le 5 mai 2024, le Groupe Regards Critiques (GRC) a découvert avec consternation une interview du Prof. Jacques Ehrenfreund, théologien et titulaire de la chaire d’histoire des Juifs et du judaïsme à l’Université de Lausanne (UNIL), sur 24Heures, reprochant de manière diffamatoire à notre association et celle de Lausanne Palestine d’intimider des professeur·e·s de l’UNIL sur la question israélo-palestinienne. Selon l’interviewé, le GRC effectuerait des “tentatives d’intimidation contre des professeurs”. Le GRC n’a jamais et dans aucun cas demandé la censure de professeur·e·s et n’a jamais menacé  directement l’interviewé. Il est crucial de souligner que notre réticence à certains cours et conférences ne vise pas à restreindre la liberté académique, mais plutôt à garantir une représentation équilibrée et juste du conflit israélo-palestinien. Nous avons simplement critiqué l’axe d’analyse de la conférence telle que présentée. 

En effet, d’une part nous pensons qu’une analyse religieuse de la question israélo-palestinienne serait fortement réductrice. Nous contestons fermement les analyses qui présentent un biais en faveur d’une perspective particulière en négligeant les réalités de l’occupation israélienne et les souffrances du peuple palestinien depuis 75 ans. Il est essentiel de reconnaître que le conflit israélo-palestinien est marqué par des asymétries de pouvoir flagrantes et des violations massives des Droits humains et du Droit international commises par Israël à l’encontre du peuple palestinien. Sinon, l’on risque de nier les dynamiques socio-politiques, coloniales et racistes au cœur du conflit. D’autre part, nous nous étonnons qu’un historien reconnu puisse promouvoir la vision d’une histoire “neutre”, alors que la question israélo-palestinienne est fondamentalement politique. Toute tentative de présenter cette histoire comme “neutre” risque d’invisibiliser des réalités concrètes de luttes, de pouvoir, ainsi que des injustices historiques qui sous-tendent ce conflit. Se rappeler de cette réalité historique et exiger un cessez-le-feu immédiat et permanent en Palestine ne signifie pas que nous omettons les otages israéliens et toutes les victimes de la politique coloniale et d’apartheid de l’Etat israélien. 

Compte tenu de ce qui a été affirmé précédemment, nous rejetons catégoriquement les accusations d’antisémitisme venant de M. Ehrenfreund. En effet, entre les lignes de son interview, nous constatons une instrumentalisation honteuse de l’antisémitisme pour délégitimer nos propos. Selon le professeur, “le fait que les otages soient Juifs fait obstacle à les considérer comme civils innocents”. Nous nous opposons et condamnons fermement toute forme d’oppression et de discrimination dont l’antisémitisme et le racisme. Nous invitons donc M. Ehrenfreund à condamner lui aussi non seulement l’antisémitisme, mais également le racisme et notamment le colonialisme israélien, ainsi que le génocide commis contre le peuple palestinien que de nombreuses associations juives dans le monde, comme Jewish Voice for Peace, condamnent avec véhémence.

Communiqué du GRC sur l’Occupation de l’UNIL pour la Palestine

Depuis l’après-midi du jeudi 2 mai, les étudiant.e.x.s de l’université de Lausanne occupent le hall d’entrée de Géopolis afin de mettre en place un boycott académique des universités de l’Etat israélien qui commet un génocide dans la Bande de Gaza. De plus, les étudiant.e.x.s demandent un cessez-le-feu immédiat et permanent en Palestine et que l’université dénonce clairement l’Etat d’Apartheid et la colonisation ! L’Unil ne doit pas rester muette face au génocide en cours ! Les revendications liées à l’occupation sont les suivantes :

  • L’élaboration d’une liste des collaborations en cours avec des institutions israéliennes ;
  • Leur interruption immédiate et ce, jusqu’à ce qu’Israël respecte un cessez-le-feu permanent, le respect du droit international, la fin de l’apartheid ;
  • Une politique proactive d’accueil et de soutien envers les étudiant.e.x.s et chercheur.euse.x.s palestinien·ne.x.s, similaire à ce qui avait été mis en place suite à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe ;
  • Une prise de position ferme dénonçant la destruction des universités gazaouies et le meurtre des académiques et étudiant.e.x.s gazaouies

Ainsi que :

  • Un cessez-le-feu immédiat et permanent dans tout le territoire palestinien, ainsi que l’accès facilité à l’aide humanitaire ;
  • Le rétablissement immédiat des financements de l’UNRWA ; L’arrêt immédiat des collaborations militaires, diplomatiques, culturelles, économiques et évidemment académiques avec l’État d’apartheid israélien ;
  • L’arrêt de la répression contre le mouvement de solidarité avec la Palestine ;
  • La fin de l’occupation de la Palestine et le respect total du droit au retour du peuple palestinien !

Le Groupe Regards Critiques (GRC) soutient depuis des décennies le droit à l’autodétermination des peuples et les mobilisations qui y sont liées, notamment la lutte pour la libération de la Palestine. C’est donc avec force et conviction que le GRC participe à l’actuelle occupation de l’Unil. Nous resterons tant qu’il le faudra, notre détermination est sans faille et nous exigeons de la direction qu’elle agisse à la hauteur de la situation actuelle !

Nous appelons touxtes les étudiant.e.x.s (universitaires, gymnasiens, apprentis, collégiens, etc.) à manifester leur solidarité avec la population palestinienne et à se mobiliser sur leur lieu d’étude. Plus nous serons nombreu.x.se.s à nous organiser, plus nos revendications pourront être entendues ! Le GRC est à disposition des étudiant.e.x.s et des autres écoles en cas de besoin, et pour partager notre expérience actuelle.

Le Groupe Regards Critiques

Communiqué sur notre table ronde : Mouvements climats en Suisse, quelles stratégies pour convaincre face à l’urgence

Le lundi 4 décembre 2023 le Groupe Regards Critique (GRC) a organisé une table ronde à
l’université de Lausanne avec des représentant·e·s de 4 mouvements climats en Suisse
romande, à savoir : Contre-Attaque & Autonomie, Extinction Rebellion, Grondement des
Terres et Renovate Switzerland. La vidéo de ce débat se trouve sur notre site internet et sur
YouTube.
Nous aimerions revenir sur certains aspects de cet événement. Nous avons remarqué que le
débat a été par moments fortement chargé d’émotions et a soulevé plus de questions que
de réponses. En effet, la problématique des actions à mener pour convaincre et pour
changer la politique écologique de notre société est vaste et peut provoquer des tensions.
Les stratégies adoptées sont diverses : institutionnelles ou non-institutionnelles, modérées
ou radicales, collectives ou individuelles, anticapitalistes ou réformistes, entre autres. Le
débat a permis de souligner la complexité de cette question, la multitude de points de vue à
ce sujet et les fortes divergences entre mouvements locaux.
En tant qu’association qui veut promouvoir la réflexion critique, la discussion collective et
l’action commune, l’événement a été un succès en ce sens. Plusieurs moyens d’actions et
positions ont été confrontés, nous permettant de réfléchir de manière critique sur les
stratégies adoptées par les différentes organisations écologistes. Nous tenons toutefois à
relever que le débat a pu être parfois houleux, voire décourageant, vu les divergences entre
certaines organisations et le constat du manque de communication entre mouvements.
Cependant, ces faits ne devraient pas semer le désespoir et nous éloigner de l’engagement
politique et écologique ! Nous n’interprétons pas non plus les divergences exprimées
comme un obstacle insurmontable. Au contraire, elles soulignent le besoin réel d’ouvrir une
discussion constructive entre mouvements, organisations et partis politiques, de débattre et
d’agir ensemble ! Il faut également que nous soyons franc·he·x·s : dans la période d’urgence
dans laquelle nous nous trouvons, les mouvements écologistes n’ont pas encore réussi à se
rassembler de manière large. Il est donc temps de revoir nos bases de réflexions
stratégiques et de continuer de lutter pour trouver des solutions ensemble et pour
converger vers un avenir meilleur pour notre planète !
Le GRC aimerait remercier chaleureusement la modératrice, les intervenant·e·s, ainsi que
toutes les personnes qui ont participé à cette table ronde. Nous profitons de ce
communiqué pour annoncer que nous organiserons le semestre prochain un deuxième
débat sur le sujet, afin de continuer les réflexions entamées.

Lausanne, le 12.12.2023

Le Groupe Regards Critiques

Lettre ouverte sur la manifestation contre Macron

  • Nous dénonçons cette démonstration de force de la police vaudoise, en faisant usage de spray au poivre et de force physique, sur le campus de l’université et contre ses membres, qui plus est dans le cadre d’une protestation légale, légitime et pacifique.
  • Nous dénonçons le deux-poids, deux mesures de la direction de l’UNIL contre l’expression de l’appel au cessez-le-feu face à l’urgence humanitaire à Gaza.
  • Nous dénonçons l’irresponsabilité de la direction de l’UNIL qui a permis à la police d’utiliser de la force et de mettre en danger des membres de sa propre communauté.
  • Nous dénonçons le caractère anti-démocratique des décisions prises par la direction de l’UNIL qui n’a pas envisagé d’accorder un espace d’expression libre et de débat pour discuter des implications de la venue d’une personnalité politique aussi controversée que Macron sur notre campus, et des positions soutenues par ce dernier.
  • Nous exigeons de la direction de l’Université qu’elle réponde à ce déploiement disproportionné de la police cantonale, et qu’elle s’engage à faire la lumière sur la présence policière hors normes et ses prérogatives. Nous demandons également qu’elle garantisse qu’un tel dispositif policier ne sera plus déployé dans l’avenir sur le campus.

Pour toutes questios et précisions merci de prendre contact par mail au grc@asso-unil.ch.

Lettre ouverte en soutien au FC Hardegger

Non l’interdiction par la Direction de l’UNIL d’événements en soutien aux Palestinien·nes !

Nous, associations universitaires, syndicats, étudiant·es, professeur·es, assistant·es/doctorant·es et employé·es de l’Université de Lausanne, faisons part de notre vive inquiétude vis-à-vis de la position de la Direction de l’UNIL face aux évènements au Proche-Orient et à la réponse apportée par l’Université face à une initiative de solidarité avec la population civile de la bande de Gaza.
Un tournoi de football visant à récolter des fonds pour des organisations caritatives palestiniennes actives dans la fourniture d’aide humanitaire à Gaza devait être organisé le 29 octobre 2023. Ce tournoi, initié par le FC Hardegger et soutenu par le Groupe Regards Critiques, devait se dérouler sur l’un des terrains de l’Université disponible à la location. Il a été purement et simplement interdit car jugé « d’ordre politique » par la Direction de l’UNIL, celle-ci ne souhaitant pas « entrer en matière dans le cadre d’un soutien en relation avec un conflit politique ». Cet évènement, interdit par l’Université de Lausanne sur une base arbitraire, ne revendiquait aucune position, ni affiliation politique particulière, mais visait simplement à collecter des dons dans un objectif humanitaire.
Nous sommes surpris·es et choqué·es par cette décision, car cette même Direction a apporté à plusieurs reprises par le passé, et à raison, son soutien à la population ukrainienne victime de l’invasion et de l’occupation de l’armée russe. Dans ce cadre, il est inquiétant que l’Université de Lausanne impose une différence de traitement dans le soutien à apporter entre les populations civiles ukrainiennes victimes de l’invasion russe en 2022 et celles palestiniennes victimes de la politique d’occupation, de colonisation et d’oppression menées par l’État d’Israël, qui s’apparentent à une situation d’apartheid selon des organisations de défense des droits humains comme Amnesty International et Human Rights Watch.
Les signataires de la présente lettre souhaitent affirmer :

  • leur indignation face à la décision de l’Université de Lausanne d’interdire un tournoi de football visant à récolter des fonds pour de l’aide humanitaire à destination de la bande de Gaza
  • leur soutien et solidarité au FC Hardegger, victime de cette interdiction arbitraire
  • leur volonté de ne pas voir se répéter une interdiction de ce genre de manifestations de la part de la Direction de l’UNIL
  • leur droit, ainsi que celui de tous les membres de la communauté universitaire, à soutenir par des actions pacifiques et à but humanitaire les populations palestiniennes face aux politiques de l’État israélien violant le droit international et les droits fondamentaux des Palestinien·nes.
    Pour plus d’information, voir le communiqué de presse du FC Hardegger.

Associations signataires: Groupe Regards Critiques, Groupe Musulman Universitaire, SSP section étudiante, Syndicat SUD-EP, NoCap, Association des Juristes Engagées, Grève Féministe UNIL, Amnesty HEL, Centre en études genre CEG.

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