Qu’est-ce que le Buen Vivir ?

Discussion GRC
Jeudi 29 mars 2012, 17h15,
Salle 4068,Anthropole(Unil)

Les nouvelles technologies, l’industrialisation et la production se développent à un rythme soutenu en même temps que le confort progresse chaque jour, mais quel type de confort et pour qui ? Dans les pays occidentaux, la pauvreté, l’exploitation, les discriminations, la compétitivité et l’individualisme gagnent du terrain. La logique du système capitaliste dans lequel nous vivons pousse à produire encore et toujours plus de richesses mais pour qui, pourquoi et avec quelles conséquences environnementales ? Vraiment, nous ne sommes pas dans le « bien vivre »…

A la fois philosophie de vie et combat politique, le concept de Buen vivir résulte de convergences entre les luttes sociales latino-américaines de la fin du XXème et du début du XXIème siècle, et des modes de vie traditionnels des peuples de la région des Andes – en particulier le peuple Aymara. Aujourd’hui inscrit dans les constitutions de la Bolivie et de l’Equateur, le Buen vivir est d’abord un horizon à atteindre vers l’émancipation des femmes et des hommes, ensuite un cri.

En effet, vie communautaire, collectiviste, en harmonie avec la nature, le Buen vivir implique une recherche d’égalité dans les rapports entre les hommes et les femmes mais également dans les rapports de ceux/celles-ci avec la Madre Tierra. Et par cette quête d’harmonie profonde, le Buen vivir devient une critique sévère de la société capitaliste occidentale, une réponse alternative possible au productivisme, à la surexploitation des ressources naturelles, à la répartition inégalitaire des richesses et à l’individualisme.

A la globalisation de la production et des échanges et à la centralisation des pouvoirs vient s’opposer l’idée d’une relocalisation de la production et des décisions politiques ainsi qu’un recentrage sur la vie elle-même, quelles leçons pouvons-nous tirer du Buen vivir, quels éléments de ce concepts pourraient servir, même ici en Occident, de base pour une alternative de société ?

Le Groupe regards critiques ouvre le débat ce jeudi 29 mars