LES ÉTATS-UNIS : GUERRES MILITAIRES ET GUERRES SOCIALES, ENTRE DOMINATION IMPÉRIALISTE ET RAVAGES DU NÉOLIBÉRALISME

Mercredi 5 et jeudi 6 mai 2004
Lieu: UNIL, Salle de conférence de la BCU (Bibliothèque cantonale universitaire), bâtiment central (Banane), 2ème étage.
Entrée libre

Programme

Mercredi 5 mai

10h15 – 11h30
La dimension militaire de l’hégémonie américaine,
Gilbert Achcar (Université Paris VIII)

12h15 – 13h30
Table-ronde sur les élections américaines,
au BFSH-1, salle 273 avec tou-te-s les invité-e-s

15h15 – 16h30
La finance mondialisée au service du dollar ?
Peter Gowan (University of North London)

Jeudi 6 mai

9h15 – 10h30
La dynamique du capitalisme américain: un éclairage historique
Gérard Duménil (directeur de recherche au CNRS)

11h – 12h15
Les coûts sociaux du libéralisme américain, les conséquences d’une société de marché
Isabelle Richet (Université Paris X)

14h15 – 15h30
Oppression et résistances des femmes dans la société américaine,
Angela Hubler (Université du Kansas)

 Sujet

Les Etats-Unis sont souvent présentés comme l’icône d’une société idéale, soutenue par une économie dynamique et constituant un exemple à suivre pour les autres pays. Cette description ressort plus du mythe que de la réalité, et derrière le « rêve américain » d’une infime couche de la population, se cache le cauchemar du plus grand nombre. Mais dénoncer le mythe ne suffit pas à comprendre quels en sont les ressorts. Pour cela, nous tenterons d’éclairer les les dimensions d’exploitation et d’oppression qui soutiennent la position étatsunienne, afin de montrer que sa situation constitue une exception et qu’elle a pour prix une extrême violence sociale, militaire et économique. D’une part, la société américaine, pour peu que l’on dépasse les images d’Epinal qui nous sont offertes par les médias, est une société profondément inégalitaire, dans laquelle une véritable « guerre sociale » intérieure permet d’entretenir l’énorme exploitation des salariés. Les « working poor » de plus en plus nombreux, le sous-développement des systèmes sociaux, la surexploitation des femmes, le chômage des noir-e-s illustrent l’extrême violence sociale qui constitue l’envers du décor du libéralisme américain tant envié par les gouvernements européens.

D’autre part, l’exemplarité des Etats-Unis est forgée par une position internationale particulière, basée sur des rap p o rts de fo rces internationaux contrôlés de manière hégémonique par les Etats-Unis. Ce contrôle est construit sur des niveaux différents mais intimement liés, qui forment un véritable système impérialiste. Tout d’abord, la mainmise des Etats-Unis sur les mécanismes financiers leur permet d’orienter à leur profit le fonctionnement des marchés financiers internationaux, ce qui n’est pas étranger à l’extrême instabilité qui a ravagé et ravagera encore l’économie de pays entiers. Ensuite, l’économie américaine fonctionne en ponctionnant des capitaux du monde entier, à la fois en empruntant aux autres pays, ce qui en fait un pays extrêmement endetté, mais également en retirant des profits très élevés de ses investissements directs à l’étranger, alors que les investissements étrangers aux Etats-Unis sont beaucoup moins bien rémunérés. Enfin, la puissance militaire américaine reste plus que jamais l’un des piliers de cette domination, la politique de guerre et d’occupation en Irak est le dernier exemple en date de la capacité américaine à lier stratégie géopolitique et intérêts économiques. Les intervenant-e-s, spécialistes de ces questions, devraient nous permettre, sans tomber dans l’anti-américanisme, de débattre de la situation et de commencer à mettre en lumière les acteurs et les mécanismes du théâtre d’ombre du rêve américain…

Intervenant-e-s

Gilbert Achcar
Université Paris VIII, auteur de L’Orient incandescent, le Moyen-Orient au miroir marxiste, Page 2, 2003 et de Le choc des barbaries, 10/18, 2002

Gérard Duménil
Economiste, directeur de recherches au CNRS-CEPREMAP, auteur de Economie marxiste du capitalisme, La Découverte, 2003 et de La dynamique du capital. Un siècle d’économie américaine, PUF, 1996 (avec D. Lévy)

Peter Gowan
University of North London auteur de The Global Gamble. Washington’s Faustian Bid for World Dominance, Verso, 1999

Angela Hubler
Professeure en études genre, Université du Kansas, militante engagée dans la campagne pour des salaires permettant de vivre décemment

Isabelle Richet
Université Paris X, auteure de Les dégâts du libéralisme. Etats-Unis, une société de marché, Textuel, 2002