Artiste : Anoushka Perez
Commissariat : Sophie Rogivue
En Suspens présente le travail de la jeune artiste suisse Anouchka Pérez. Diplômée de l’ECAV en 2013, elle poursuit actuellement ses recherches dans un champ qui la passionne: celui de la philosophie du langage et des liens qui peuvent potentiellement unir cette dernière aux arts visuels.
En Suspens est la première exposition monographique d’Anouchka Pérez. Il s’agit pour elle d’une occasion inédite de présenter ses œuvres dans un espace qui leur soit entièrement dédié, et donc d’une opportunité pourexplorer à la fois l’aspect monumental et minimal de son travail. En effet, grâce à ses dimensions et à la série de colonnes qui le traverse, l’espace du Cabanon invite aux jeux de perspectives et de symétries. Ce sont ces caractéristiques qui ont dicté la scénographie de l’exposition, et toutes les pièces présentées ici ont été réalisées spécialement pour l’occasion. La disposition des œuvres invite le spectateur à déambuler dans un environnement à la fois chaotique et harmonieux, empli de surprises et de découvertes.
En observant attentivement le travail d’Anouchka Pérez, les noms de Joseph Kosuth, Jenny Holzer ou Bruce Nauman s’imposent à notre esprit. En effet, sa démarche est teintée par des références à l’art minimal et concep- tuel, voire à l’Arte Povera. Elle dépasse toutefois ces références en offrant au spectateur une réflexion à propos de l’impact de notre imagination sur lesens des mots et les combinaisons qu’ils peuvent offrir. Elle ouvre un nouvel espace de création dédié au signe, le réinvestissant de toute sa puissance significative et graphique. Le fait que les mots nous soient livrés de manière partielle ou incomplète permet à l’artiste d’insister sur leur com- plexité et leur importance. Anouchka Pérez formule en quelque sorte sa propre philosophie du langage, éminemment personnelle.
Toutes les œuvres de En Suspens sont composées de la même base: de grandes lattes de bois. Sur certaines d’entre elles sont peints des mots fragmentés ou des phrases. Ce matériau, par sa grande simplicité et son caractère brut, offre de riches possibilités pour la création de supports à la fois neutres et visuellement puissants. De plus, ces compositions donnent un cadre idéal au cabanon, lui-même investi par l’une des œuvres. Il constitue le point névralgique de l’exposition, où sont réunis les principes de construction et de déconstruction qui la sous-tendent. En effet, le caba- non de bois accueille une œuvre déstructurée, qui donne à voir une série de phrases dont la structure grammaticale est tronquée. Le cabanon est le lieu d’où l’œuvre semble littéralement s’échapper. C’est de lui dont toutes les pièces de l’exposition pourraient être issues. Il est le point de départ, la réserve, le débarras, le lieu d’où peuvent émerger tous les possibles.
06 mars 2014 Vernissage
03 avril 2014 Visite Guidée
08 mai 2014 Table ronde
Autour des pratiques minimales et conceptuelles sur le marché de l’art.
Avec l’intervention de Laurent Marthaler.
21 mai 2015 Table ronde
Intitulée « L’art dans l’espace public, ça sert a quoi ? »
Avec l’intervention de Christian Bernard, Noémie Enz, Jessica Schupbach. Modération par Florence Grivel.
Évènement en collaboration avec la Triennale de l’UNIL