Artiste : Yannick Lambelet
Commissariat : Simon Würsten
Au fil d’un dialogue d’environ deux ans se sont posés les jalons d’un projet dont cette première exposition monographique est le résultat. Elle réunit la majorité des toiles réalisées par le jeune artiste depuis 2010 met en scène des questionnements inhérents aux œuvres et relatifs au statut actuel de l’image et de la peinture figurative contemporaine.
L’ère numérique a changé le rapport de la société à l’image. D’aucuns considéreraient qu’elle a perdu toute valeur depuis qu’elle se multiplie, se diffuse et s’échange de manière pratiquement illimitée. Par ailleurs, l’emploi manipulateur de cet objet à des fins malveillantes attise la méfiance à son égard. Dans ces conditions, comment légitimer la peinture en tant que medium créateur de nouvelles images ? Ceci d’autant plus que cette peinture est elle-même fréquemment réduite au simple état d’image numérisée. C’est un cadre de réflexion sur ces thématiques que propose Google images is a new religion.
Inscrites dans un tel contexte, les œuvres de Yannick Lambelet font écho à ces questionnements. La démarche de l’artiste consiste à s’approprier des éléments d’images trouvées sur internet et, dans une posture démiurgique, de les soumettre à une recontextualisation. Apparaissent ainsi sous nos yeux des scènes irréelles qui, bien qu’elles séduisent, peuvent susciter le malaise.
L’esthétique plaisante se mêle à un insolent hermétisme. Le refus du geste, l’aspect léché, presque graphique des toiles, frustre toute tentative d’appréhension d’un quelconque contenu objectif. Pour le spectateur, il ne reste plus qu’à choisir entre s’approprier l’œuvre en y intégrant son propre discours, ou refuser toute interprétation, ne considérant plus la toile que par sa seule présence physique.
Cette démarche déroutante, pourtant, loin de revendiquer l’irrémédiable corruption de l’image, révèle plutôt son caractère résolument versatile. C’est l’universalité de cet objet de travail qui est mise en scène. Yannick Lambelet semble en outre récuser l’existence de tout contenu onto- logique à l’image, réduisant celle-ci à l’état d’un vecteur porteur d’une infinité de potentialités interprétatives. À nous, dès lors, de prendre en charge le contenu de ses œuvres, de nous laisser séduire par la composition de la toile.
A l’ère de la numérisation, l’image, plus que jamais, devient le medium par excellence. Google images is a new religion.
« In a society where new media monopolize the attention, painting must adapt to an environment where emotions are prohibited, and it becomes immortal. Google images is a new religion. The act of painting is purified. The intention is digitized. Painting loses its materiality and becomes an image with digitalized soul. The deluge was purification.
I consider my work as pictorial cannibalism. An image eating other images in order to create a new one. Without any emotion, like a zombie infection. A useless gesture, to give birth to another image, in a world already saturated with images. Some claimed the death of painting, they were right, maybe. But it resurrected like zombies, stronger and unstoppable.
I see my paintings as prostitutes. White cube is the new whorehouse, where we buy the touch, sear- ching for a new Scream. Bukowski said that beauty is a burden that ugliness doesn’t know. I make up my prostitutes, in the superficiality of seduction. Focu- sing on appearances, we no longer discern the heart to which emotions belong. Acrylic is my lipstick.
In the end, my work is just a unicorn’s rainbow facial cumshot, wasting its time until the end of the world. » Yannick Lambelet
07 mars 2013 Vernissage
Avec une performance de Jaz Ayling
21 mars 2013 Conférence
« Yannick Lambelet et Jacques Bonnard : une proposition rhétorique, sans pédanterie », avec l’intervention de Yannick Lambelet et Jacques Bonnard.
24 avril 2013 Visite Guidée
Par le commissaire, Simon Würsten
24 avril 2013 Visite Guidée.
Par Jeanne-Salomée Rochat, Co-publisher & creative director de Sang Bleu.
Un événement en collaboration avec Sang Bleu et Novembre.
22-24 aout 2013
L’exposition s’inscrit dans le cadre du colloque ASHHA/VKKS divers événements au programme.