Transformers: Le Commencement, ou comment ressusciter une licence (critique)

©Warner Bros. Entertainment Switzerland GmbH

Les Transformers, fer de lance du cinéma d’action des années 2000 et 2010, reviennent au cinéma et en animation. La seule fois où c’était arrivé était en 1986, l’histoire faisant directement suite à la série animée. Ayant grandi avec les films réalisés par Michael Bay, je ne pouvais être qu’attirée par ce film, avec les différentes bandes-annonces qui en faisaient la promotion. Donc, que vaut cette nouvelle itération des robots transformables ?

Nul suspens ici, nous sommes face au meilleur film sur cet univers, et de loin. C’est une véritable déclaration d’amour à la licence, tout en pouvant très bien s’adresser à un nouveau public, les initiés apprécieront les différents clins d’œil disséminés ça et là, qui ne sont aucunement gênant à la compréhension du tout si l’on ne les repère pas.

En plus d’une histoire et de personnages au-dessus des films live-actions de Bay, nous sommes en face d’une animation tout simplement sublime, où les effets de lumière, de particules poussiéreuses et de feu sont magnifiques, tant dans le détail que dans la façon dont elles interagissent entre elles, notamment lors d’une scène de flashback, où la poussière se mélange aux robots présents dans la scène pour un rendu visuel des plus agréable. Et bien sûr, film Transformers oblige, les transformations sont très plaisantes à voir. Le film prenant place sur Cybertron, planète des Transformers, nous découvrons des modes véhicules originaux très inventifs, ainsi que des modernisations de ceux déjà connus de la série animée de 1981. Mention spéciale à la séquence de course et à celle que nous appellerons « séquence de la tour », où l’action se déchaine pendant une quinzaine de minutes tout en restant très lisible et où l’animation est exceptionnelle, faisant se mêler mouvements de caméra, personnages se déplaçant rapidement, débris de bâtiments détruits, projectiles et autres.

Là où la saga de Michael Bay mettait en avant les séquences d’action explosive et maitrisée, ce film prend le temps de développer son histoire, son contexte et ses deux protagonistes, Orion Pax et encore plus D-16, respectivement les futurs Optimus Prime et Mégatron. La vision que j’en ai est que les scénaristes voulaient proposer un film sur Mégatron, son histoire et comment il devint le personnage tyrannique que l’on connait aujourd’hui. Ici, le personnage est au centre de l’enjeu dramatique du film et probablement avec le plus de développement et de temps d’écran. De simple ouvrier minier (aucun divulgachage, c’est montré dans les bandes-annonces), le personnage en devient véritablement effrayant et charismatique, faisant preuve d’une cruauté assez terrifiante dans un film à destination d’un jeune public. En tant que fan de la licence depuis enfant, ce fut un très grand plaisir de voir ce personnage à son origine et traité ainsi, à la hauteur de sa légende. Et évidemment, qui dit Mégatron dit Optimus Prime. Ici, nous retrouvons certains éléments de la série animée Transformers Prime, diffusée entre 2010 et 2013. Connu sous le nom d’Orion Pax, nous voyons ici un personnage d’ouvrier minier également, passionné d’histoires et de légendes anciennes, qui ne rêve que d’être libre et de prouver sa valeur en retrouvant un artefact disparu, la matrice de commandement (c’est dans les 5 premières minutes du film). Son évolution suit celle de D-16, mais là où D-16 sombre dans la noirceur, Orion Pax demeure positif et surtout, optimiste, ce qui lui donnera son nom d’Optimus. Nul doute que si vous n’êtes qu’un peu plongés dans le récit et ses péripéties, le déchirement entre les deux protagonistes saura vous émouvoir.

En somme, nous sommes ici face au film Transformers le plus abouti techniquement et narrativement, ainsi que le plus respectueux des 40 ans de lore et d’histoire. Et ce, bien que les deux dernières productions live, Bumblebee et Transformers : Rise of the beasts furent aussi de bonnes surprises, étant plus fidèles à la licence que les cinq films de Michael Bay, adoptant les designs originaux de la série animée de 1984, Transformers One, par l’inventivité et les possibilités visuelles offertes par l’animation, est supérieur. Nous pouvons désormais attendre et espérer une suite nous montrant les prochains évènements, qui nous laissera, à n’en point douter, sans voix.

Lara Feiss (23.10.2024)


Transformers One – Transformers: Le Commencement

  • Réalisation: Josh Cooley
  • Pays de production: États-Unis
  • Genre: Animation
  • Acteurices: Scarlett Johansson, Chris Hemsworth, Brian Tyree Henry
  • Durée: 105 minutes