The Wild Robot: Le nouveau pari de Dreamworks (Critique)

© Universal Pictures International Switzerland GmbH

Un robot, nommé Roz, échoue sur une île éloignée de toute civilisation, où seuls des animaux sauvages vivent. Suite à un accident, Roz se voit obligée d’élever une petite oie. En compagnie d’un renard, elle va devoir tout donner pour qu’il puisse réussir à voler avant l’arrivée de l’hiver, et migrer avec ses congénères.

Au milieu de suites de ses célèbres franchises (Kung Fu Panda et Shrek, pour ne citer qu’elles), Dreamworks propose, en cette fin d’année 2024, un nouveau projet original, avec Chris Sanders aux manettes (réalisateur de Lilo & Stitch ou encore Dragons). Mais est-ce réussi ?

Rien ne sert de faire durer le suspense, puisqu’il s’agit probablement d’un des meilleurs films d’animation de l’année. Premièrement, toute la dualité de ce nouveau film de Dreamworks est condensée dans son titre The Wild Robot, ou Le Robot Sauvage en français : une machine créée par des humains, se retrouvant dans une nature hostile et mystérieuse, au milieu de créatures sauvages. Face à ce problème, Roz va devoir essayer de se faire une place au sein d’un monde qui n’est pas le sien. Et ce sans compter sa « tâche », celle d’élever une oie, seule rescapée de sa famille, à la suite d’un accident, dans lequel le robot était impliqué. Cette relation va nourrir le film et lui donner une dimension universelle, sur notre rapport à l’étranger, sur les différences. Elle est le moteur, le fil rouge du récit, mais n’écrase pas pour autant les autres pistes sur lesquelles l’œuvre se rend.

On retrouve également la transcendance de son état physique en tant que thème important, et qui est amené de manière juste, sans jamais sonner faux. D’un côté, Roz, un robot, qui n’est pas programmée pour penser, ou avoir des sentiments, et de l’autre Billbright, une oie aux ailes de petite taille, qui n’aurait pas dû survivre s’il n’avait pas croisé le chemin de Roz, sont chacun à la recherche de leur identité, et finissent également par dépasser leur condition d’origine. Le film souligne que notre situation initiale ne nous définit pas, même si elle nous poursuit toute notre vie, et que le plus important se trouve dans nos émotions, notre cœur, et ce à quoi ils appartiennent (le verbe « to belong », « appartenir » en anglais, revient souvent dans le film). Même la relation entre proie et prédateur finit par être reconsidérée ! The Wild Robot est un bonheur de ce point de vue-là, et délivre un réel message d’acceptation.

Il ne faut pas non plus oublier le travail colossal de Dreamworks, continuant à développer une animation unique, que l’on a récemment pu retrouver dans Le Chat Potté 2. A travers son esthétique sublime, le film réussit facilement à semer ses intentions dans la tête du spectateur, qui finissent par exploser en un feu d’artifice d’émotions diverses. Après tout, n’est-ce pas là l’essence du film d’animation : réussir à nous faire passer du rire aux larmes, sans jamais que cette volonté ne paraisse forcée.

The Wild Robot réussit à invoquer la magie des films du studio Ghibli, en y ajoutant une touche de modernité. Réelle ode à la nature, et évoquant des thèmes universels, comme la recherche d’identité et la transcendance de son état, pourtant peu traités par les grands studios, la nouvelle production de Dreamworks est un des films à ne pas rater en cette fin d’année 2024 ! Que vous soyez à la recherche d’une sortie en famille, ou que vous ayez simplement l’envie de vous émerveiller seul.e dans une salle de cinéma, The Wild Robot est fait pour vous. Mais attention à bien préparer les mouchoirs pour la deuxième moitié du film !  

Gil Dalebroux (9.10.2024)


The Wild Robot – Le Robot Sauvage

  • Réalisation: Chris Sanders
  • Pays de production: Etats-Unis
  • Genre: Animation
  • acteurices: Lupita Nyong’o, Pedro Pascal, Kit Connor
  • durée: 101 minutes