Triptyque – Anne Voeffray

Démarche

Dans mon travail en série sur les autoportraits, rien n’est conceptualisé, organisé ou prévu par avance. Je ne décide jamais de faire des séances de photos. Elles s’imposent à moi dans des moments de vie particuliers. Le Triptyque – « Désirs », « Présences » et « Réminiscences » – s’inscrit dans cette expérimentation personnelle du monde, prolongée par des prises de vues improvisées dans l’instant.

Toujours à travers le filtre du vécu personnel, on peut ainsi lire et interpréter a posteriori cette démarche comme une quête identitaire, une recherche de sens, un questionnement sur notre rapport au cycle de Vie/Mort/Vie (C. Pinkola Estés). Chaque nouvelle image entrainant la mort de la précédente et sa propre renaissance. Le flou ou la mauvaise définition de certaines photos participe de cette interrogation. Imperfection des images, imperfection de la vie. Capturer des images à travers une vitre (« Désirs »), dans une lumière vive artificielle inhabituelle (« Présences »), ou au contraire, sans flash, dans une nuit presque totale (« Réminiscences »), comme pour rechercher la présence, l’étincelle de vie, tenter de percevoir des émotions personnelles enfouies, et puis ouvrant la porte à une symbolique plus universelle.

Enfin, le dispositif de diaporama propose les images dans une unité de lieu, d’action et de temps chronologique, conférant aux séries un caractère quasi cinématographique, à l’image des planches-contact des grands photo-reporters témoignant des soldats tombés au front. La répétition obsessionnelle de ce même visage ou corps dans un contexte singulier nous invite à reconsidérer, d’une façon plus globale, la pluralité de notre être et la multitude de nos identités, ainsi que notre relation à nos propres cycles de renaissance Vie/Mort/Vie.

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I. Désirs

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II. Présences

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III. Réminiscences

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