De l’enluminure médiévale aux calligrammes d’Apollinaire, en passant par la bande dessinée et, dans une certaine mesure, la publicité, la mise en rapport du texte et de l’image semble, depuis toujours, avoir été un instrument privilégié pour favoriser l’expression artistique et l’épanchement de la créativité. En effet, comme le remarque Abraham Moles, spécialiste français en sciences de l’information et de la communication, « un message illustré est un message multimédia puisqu’il fait appel à deux systèmes de communication différents, chacun avec ses répertoires, ses codes de contraintes, son contexte culturel et sa rhétorique particulière » (« L’image et le texte », in Communication et langages, 38, 1978, p. 17.)[1]. S’inscrivant dans le cadre de notre réflexion future sur le principe de création commune (Banquet du 23 octobre), ce projet d’écritures du désir et de la colère encouragerait la collaboration de poètes et d’artistes, en herbe ou confirmé, dans le dessein de créer des œuvres d’art exploitant les multiples potentialités offertes par le travail sur le message scriptovisuel (voire même audiovisuel). Tableaux parlants, illustrations, calligrammes, imprimerie, calligraphie, libre à nous d’investir ce projet créatif par les modes d’expression artistiques qui nous conviennent au mieux, tout en nous laissant bercer par le vaste et mystérieux horizon de la création commune, dans la perspective finale d’une éventuelle exposition, qui permettrait de réunir nos diverses écritures de la colère et du désir.
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[1] MOLES, Abraham, « L’image et le texte », in Communication et langages, 38, 1978, p. 17.