Les revues heureuses n’ont pas d’histoire
La revue est née en 1990. Elle fit suite à un projet très tôt avorté, Autogriffes, dont parurent deux ou trois numéros dans le cadre de l’Université. Cet élan ayant été amorcé, des étudiants trouvèrent dommage de renoncer à cet espace ouvert pour l’écriture littéraire, et s’attelèrent à fonder une nouvelle revue, sur des bases plus solides et à plus long terme. C’est ainsi qu’Archipel, par allusion à la « parole en archipel » de René Char, fut lancée.
De florilège de textes poétiques reçus au hasard des envois, Archipel est devenue une livraison articulée autour d’un thème: l’érotisme, le fait divers, le texte bref, le récit de guerre, l’écriture de l’architecture, etc.
Dès 1995, la revue a accueilli les textes des lauréats du prix littéraire de la Sorge, destiné chaque année à distinguer de jeunes plumes inscrites dans les universités de Lausanne et des environs. Depuis 2024, la revue publie des textes créés en atelier littéraire, avec Jérôme Meizoz et Anne-Lise Delacrétaz.
Les aspirations de la revue
La littérature n’est jamais pour nous une certitude, ni une routine, ni un objet, mais une expérience souvent féconde et parfois déroutante. Aussi cette interrogation est-elle une sorte de garde-fou contre les somnolences satisfaites, en même temps qu’une invitation à « éprouver » encore la littérature :
- Dans le foisonnement de ses genres – nous continuerons ainsi à nous ouvrir sans préférence à la nouvelle, à la poésie, au théâtre, à l’aphorisme ou à l’essai ;
- Dans le flou de ses frontières – nous consacrerons les numéros à des thèmes au carrefour des disciplines, dans des rapprochements périlleux, insoupçonnés et fertiles ;
- Dans l’indifférence des hiérarchies établies et des prestiges convenus – nous maintiendrons cette exigence de faire se côtoyer, dans une revue confortable et rigoureuse, les écrivain·e·s reconnu·e·s et les débutant·e·s jamais encore publié·e·s ;
- Dans le laboratoire fascinant où mûrissent les vocations – nous espérons nous nourrir encore de cette joie de suivre des auteur·ice·s dont la voix se précise au fil des numéros, et dont le talent d’abord tâtonnant s’affermit et gagne tout à coup ses lecteurs ;
- Dans la prise en compte des ressources différenciées de nos lecteur·ice·s – notre politique de prix ne changera pas dans son principe : prix bas pour les étudiant·e·s dont nous publions régulièrement des textes et prix modérés pour les amateur·ice·s d’horizons divers.
Illustrations réalisées numériquement avec Affinity Designer, par Alicia Schmid