Catégories
Événement

Dîner avec Mme Alexandrine Schniewind

L’ORPHI continue avec bien du plaisir son bonhomme de chemin: les dîners se poursuivent (d’autres sont agendés jusqu’à fin décembre, cf. notre page « Evénements »), étudiants et professeurs ont l’occasion de se rencontrer, vos nombreux retours positifs nous encouragent, etc. C’est chouette et nous souhaitons que les choses continuent ainsi le plus longtemps possible!

Le jeudi 13 novembre 2014, nous avons reçu Mme Alexandrine Schniewind, Professeure en philosophie antique, pour le quatrième (et donc dernier) de nos « dîners » avec les Professeurs. C’est volontiers, et nous l’en remercions ici, que Mme Schniewind s’est prêtée au jeu de la présentation personnelle puis des questions-réponses. Ecoutons-la nous retracer tout d’abord son parcours.

Née de parents bilingues franco-allemands, Mme Schniewind a dès l’âge de 15-16 ans commencé à s’intéresser à la philosophie: d’abord en se plongeant dans les oeuvres familiales, puis sur les bancs de l’Académie. C’est en effet à Fribourg (FR) qu’elle s’est adonnée à l’étude de notre branche, où elle a passé après quatre ans une double maîtrise (philosophie/slavistique). Mais son intérêt pour la philosophie antique est véritablement « né » à la lecture de Plotin (auteur antico-tardif), qu’elle a abordé avec passion grâce au Pr. D. O’Mara au cours d’un séminaire.

A Paris, elle a ensuite suivi des cours à l’EPHE (Ecole Pratique des Hautes Etudes), une des grandes écoles françaises mondialement réputée(s). Mme Schniewind dit y avoir appris la rigueur et le travail, les exigences là-bas étant nettement plus élevées qu’ici. C’est dans la Ville-Lumière qu’elle a rédigé son travail de Mémoire, avant d’entreprendre avec ferveur des études de… psychologie clinique. « Théorie » et « pratique » ont en effet toujours constitué deux centres d’intérêts forts chez Mme Schniewind, au point qu’elle a fini par passer non seulement un doctorat en philosophie, mais aussi en psychologie clinique!

Après plusieurs expériences académiques à Paris (CNRS notamment), à Genève et même à… Dublin – en tant qu’assistante, puis maître-assistante et enfin Professeure -, Mme A. Schniewind a enfin reçu (en 2007) l’opportunité d’un poste à Lausanne. Proposition qu’elle s’est empressé d’accepter, heureuse de se voir offrir la possibilité de contribuer plus fortement qu’ailleurs à l’élaboration des cours et des plans d’études. Aujourd’hui, la section compte grâce à elle trois enseignants en philosophie antique (elle-même ainsi que MM. Christophe Erismann et Michael Groneberg), deux anciens collègues que Mme Schniewind a réussi à faire venir à l’UNIL.

Continuant avec ferveur ses recherches, Mme Schniewind avoue toutefois avoir moins de temps qu’auparavant à y consacrer, une charge professorale contenant de nombreuses tâches annexes qu’il est impossible de refuser. Dès lors, elle s’estime chanceuse et heureuse de pouvoir continuer à travailler sur la question de l’âme, objet à la frontière entre son intérêt pour la philosophie et la psychologie. Par là, Mme Schniewind cherche à accomplir un travail proprement philologique, comprenant donc lectures de textes et recherches sur eux ainsi qu’étude de l’évolution historique du concept même d' »âme », tant du point de vue philosophique que psychologique.

Dans une deuxième partie, la discussion a porté sur diverses questions, toutes plus intéressantes les unes que les autres. Citons en vrac celles des exigences dans l’enseignement, de l’intérêt porté aujourd’hui à la philosophie antique – tant à l’intérieur de l’Académie qu’au-dehors -, la possibilité actuelle de découvertes en philosophie antique, etc. A vrai dire, une question a focalisé l’attention de toute la salle: celle des enseignements prodigués à Lausanne. Comment assurer une qualité optimale de l’enseignement en philosophie antique? Comment (bien) lire les textes*? Quelle forme les cours devraient-ils prendre?

Merci à Mme Schniewind et aux étudiants présents pour leur participation enthousiaste. L’ORPHI vous donne rendez-vous dès lundi, 19h, ANT 3077, pour une présentation de Leonid Sekatski consacrée à la notion de vérité. Venez nombreux-ses! 

* Addenda quant à la la question de la lecture de textes suite à la publication de l’article: Selon Mme Schniewind, celle-ci doit s’effectuer avant tout à partir des séminaires de 2e partie BA, où le temps à disposition est bien plus important qu’en 1ère année – et se poursuivre les années suivantes! Quant aux exigences y relatives, celles-ci dépendent des enseignants… Mais d’une façon générale, il s’agit de savoir analyser un texte, repérer les thèses et arguments principaux, reconstruire l’argumentation, etc.

Mme Alexandrine SCHNIEWIND, Pr. en philosophie antique à l'UNIL.
Mme Alexandrine SCHNIEWIND, Pr. en philosophie antique à l’UNIL.

Romain Fardel