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Mercredi 15 avril : Cyclorphique

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« LA PHILO… ET APRES? « 

4e séance de Cyclorphique du semestre
Avec Dr. Michel Vanni, M.  Jean-Eudes Arnoux, Dr. Michel Herren, M. David Jemielity
17h30-21h30, Anthropole 4173

Que fait-on après des études de philosophie? Comment valorise-t-on son bagage philosophique? L’emploie-t-on plus dans la sphère privée ou la sphère professionnelle? Pourquoi? En quoi? Comment?

Quatre professionnels de la philosophie viennent nous parler de leur expérience personnelle. A tour de rôle, avec pour mission de répondre aux trois questions suivantes :

1. Quelle place prend le bagage philosophique acquis à l’université une fois les études terminées?
2. La philosophie occupe-t-elle une place prépondérante plutôt dans la vie privée ou professionnelle, ou n’y a-t-il pas de distinction entre les deux domaines?
3. Pensez-vous que le bagage philosophique acquis à l’Université nous prépare bien à la vie après les études?

Le programme de la soirée est le suivant :

  •  17h30-18h30 : Dr. Michel Vanni, enseignant de philosophie dans un gymnase lausannois.

« Je présenterai d’abord la spécificité de mon parcours, dans ses trois grandes orientations: la recherche académique, l’enseignement au gymnase, et les groupes de philosophie. J’évoquerai ici la continuité sans rupture d’un engagement mulitforme. Pour moi les “études” ne s’arrêtent jamais, le privé (l’amitié philosophique notamment) n’est jamais séparé du domaine professionnel, et la philosophie n’est jamais un simple “bagage” mais une expérience constamment à rejouer. J’évoquerai aussi en quoi une certaine phénoménologie a pu m’aider dans mon enseignement, et favoriser mon engagement dans des associations telles que le Groupe Vaudois de Philosophie. »

« De formation philosophique, je suis convaincu que la philosophie est capable d’éclairer nos vies. Ce qui fait d’elle toujours plus qu’un simple métier, sans pour autant tomber dans les promesses illusoires du bonheur en 30 leçons. La philosophie reste une activité sociale atypique. Elle demeure y compris de nos jours un beau risque. »

  • 19h30-20h30 : Dr. Michel Herren, docteur en philosophie et co-animateur du site phusis.ch

« Après la philo ? La philo, bien sûr ! Moins comme métier que comme art de vivre : art de penser et partager sa vie, art de vivre et partager sa pensée. Art de surmonter les carcans pour mieux accompagner le jeu de la vie. Art de découvrir de nouvelles couleurs, de nouvelles tonalités, de nouvelles nuances, de nouvelles possibilités, de nouvelles cohérences au sein de l’existence. Comme un viatique, au quotidien. »

  • 20h30-21h30 : M. David Jemielity, chargé de la communication anglophone à la BCV (Banque Cantonale Vaudoise) et enseignant à l’Université de Genève, formation en littérature anglaise et en philosophie

« Natif d’Indiana (USA), Dave Jemielity a fait des études de philosophie et littérature anglaise du XVIIIème siècle à Amherst (BA) et Oxford (MPhil) avant de venir en Suisse comme assistant en anglais à l’Unil, puis aux universités de Genève et de Neuchâtel. Il a été nommé en 2007 chargé d’enseignement à la Faculté de Traduction et Interprétation de l’Université de Genève, où il enseigne aux étudiants en Masters de Traduction français>anglais et dirige des projets de recherche en traduction financière. Toutefois, son « main job » n’a rien d’académique : Dave travaille dans une banque. A la BCV, qu’il a rejoint en 2002, il dirige l’équipe de traducteurs (anglais, allemand, français).

Il conjuge ses deux postes à raison de 70% pour la banque et 30% pour l’université, et aime beaucoup ce mélange entre « science » et « cité » : sa position à la banque lui permet d’offrir des projets de thèse « real world » à ses post-grades, et le talent et energie de ces mêmes post-grades permet à la BCV de resoudre de problèmes épineux de traduction financière français-anglais et de se positionner comme l’une des équipes de traduction financière de pointe en Suisse en même en Europe. Dave a présenté les recherches menées par son équipe et ses étudiants, et le « système BCV » de traduction, à de multiples conférences en Suisse, en Europe et en Amérique du Nord ces dernières années, notamment en tant que « Distinguished Speaker » à la Conférence annuelle du American Translators Association, à Denver, en 2010.

Chose plutôt inhabituelle pour un traducteur, Dave est également le Responsable de la nouvelle campagne de communication de la BCV, campagne qui sortira le 23 avril. Son rôle dans ce projet va de « project lead » (gestion des processus de création et production) à la direction éditoriale et créative (comment créer une campagne qui parle aux gens) ou encore à la « vente » du concept de la campagne au sein de la banque (comment convaincre les dirigeants de la BCV que la banque doit avoir une nouvelle voix : plus directe, plus familière, moins « bancaire ».) Tout ceci est bien loin de la simple traduction des textes. Dave expliquera dans sa présentation aux étudiants en philosophie de l’Unil qu’en fait, c’est en partie grâce à sa tournure d’esprit « philosophique » qu’il a pu se voir confier des responsabilités inhabituellement larges —et par ailleurs très intéressantes— dans sa profession. En outre, Dave est convaincu que l’esprit « philosophique » et les qualités qui vont avec — capacité d’analyse, esprit de synthèse, volonté de comprendre le « Big Picture »— sont des traits qui favorisent la carrière et qui différencient les gens formés en philosophie par rapport à bon nombre d’autres diplômés en sciences humaines sur la place de travail, où les boîtes sont constamment à la recherche des gens « smart » (un mot « français » très à la mode dans le monde des affaires, qui n’est autre qu’une synonyme des qualités mentionnées ci-dessus). Il racontera aussi comment, lorsqu’il était assistant à Dorigny, il aurait éclaté de rire à l’idée qu’il irait travailler un jour dans une banque, et comment maintenant, 15 ans après, il s’y amuse comme un fou. Finalement, il dira quelques mots sur le côté « philosophique » de sa décision de se faire naturaliser suisse en 2009. »