Pétition v2

Open letter to swissuniversities : In defense of academic freedom, against student repression

4 June 2024
French

Nous professeur·e·s, enseignant·es et chercheur·es et personnels académiques des universités et hautes écoles suisses interpellons swissuniversities pour que l’institution qui représente au niveau fédéral notre communauté universitaire prenne rapidement position contre l’usage de la force face aux mouvements et occupations étudiantes, et pour la promotion et la protection de la liberté académique, attaquée par les médias et visée par des initiatives politiques qui cherchent à contrôler les universités et les savoirs qu’elles produisent. 

Depuis la première occupation étudiante, à l’Université de Lausanne, le 2 mai 2024, une dizaine de hautes écoles et universités suisses ont connu des formes de mobilisation et d’occupation de la part de leur corps estudiantin, réclamant à leurs directions de la transparence et des prises de position fermes à propos d’un conflit qui fait l’objet d’une attention internationale en raison de sa gravité et de son intensité sans précédents. À ces demandes qui s’appuient sur des principes fondamentaux – la liberté d’expression, le respect de la dignité humaine, le droit international et humanitaire – les directions des universités et hautes écoles suisses ont réagi de façon contrastées mais, et nous le déplorons, de façon trop souvent largement inadéquates. 

Le 7 mai, suite à l’occupation par une centaine d’étudiant·es de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), la présidence de l’EPFL a lancé immédiatement un ultimatum et fait bloquer toutes les entrées au hall du bâtiment SG. Le même jour, la direction de l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) a déposé une plainte pénale pour intrusion, et la police municipale de Zurich a procédé à l’évacuation de force d’une soixantaine de manifestant·e·s qui avaient lancé un sit-in. Dans la nuit du 13 au 14 mai, après la saisie du parquet par la Rectrice de l’Université de Genève, des policiers dont certains étaient masqués sont intervenus dans le bâtiment Uni-Mail, ont arrêté  les manifestant·e·s endormi·e·s, et les ont menottés au sein même de l’université. Le 14 mai, une intervention policière se produit à l’HEPIA. Le 17 mai, la police, armée de balles en caoutchouc et de canons à eau, a utilisé des gaz lacrymogènes contre les étudiant·e·s de l’Université de Zürich, a procédé à deux arrestations, et dans « au moins deux cas, des policiers ont maintenu des étudiants au sol avec leurs genoux dans le dos des étudiants». Ces protestations ont été soutenues par des étudiant·e·s de la Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK) et de la Zürcher Hochschule für angewandte Wissenschaften (ZHaW). À Berne, la police est intervenue à deux reprises. À l’aube du 15 mai, elle a évacué les étudiant·e·s du bâtiment occupé à Unitobler. Le 30 mai, elle a évacué le bâtiment principal que les étudiant·e·s  avaient occupé le matin et qu’iels comptaient de toute façon libérer le soir. Les occupant·e·s ont été contrôlés individuellement et menacés d’une plainte pénale. Le 17 mai, les occupant·e·s de l’Université de Fribourg ont évacué le campus sur injonction de la police, et à la suite d’une plainte pénale pour violation de domicile déposée par le rectorat. Le 23 mai, le bâtiment de la Haute école d’art et de design à Genève, occupé à l’appel de la Coordination étudiante Palestine des Hautes écoles (CEP HES), a été évacué après une sommation de la police. Le 27 mai, après le dépôt d’une plainte pénale par la direction de l’Université de Bâle et deux ultimatums, la police a évacué les occupant·e·s, en les menaçant de mesures coercitives.

Cette liste est affligeante et n’est pas à la hauteur de nos institutions et de leurs missions. À nos étudiant·e·s qui demandent un débat public et se mobilisent selon des principes non-violents et affirmant clairement l’interdiction de tout propos haineux ou discriminatoire, les directions de nos universités ont donc dans leur très grande majorité répondu par la menace, la force et parfois la violence. À nos étudiant·es qui veulent mobiliser leur communauté académique, la rappeler à ses responsabilités, inscrites dans les chartes de nos institutions, nos hiérarchies ont répondu largement en refusant le dialogue et en présentant les demandes des étudiant·es comme injustifiées et n’ayant pas leur place à l’Université. Nos étudiant·es font partie de notre communauté académique, ils sont aussi son avenir, ils méritent bien mieux que la condescendance, le mépris ou l’intimidation. Depuis quand, dans les universités et hautes écoles suisses, considère-t-on normal d’appeler la police quand un groupe d’étudiant·e·s manifeste de façon pacifique, qu’aucun dégât ou désordre matériel n’est constaté, ni à craindre, que la sécurité physique des personnes est assurée et qu’aucune injure ou menace n’a été proférée ? Dans quelles universités (et dans quel pays) travaillons-nous où des étudiant·es se font menotter ou gazer sur le campus pour avoir exprimé leur indignation morale ? Ces images nous choqueraient si elles se déroulaient en Russie, en Iran ou en Hongrie, pourquoi les tolérer chez nous ? 

Quelles que soient nos positions et nos opinions sur les demandes portées par ces collectifs étudiants, en tant qu’enseignant·e·s chargé·e·s de faire de nos étudiant·e·s des citoyens et des citoyennes  informé·e·s, actifs et actives dans la vie de leur communauté et de leur pays, capables de juger des faits au regard des valeurs proclamées et protégées par nos démocraties libérales – liberté, égalité, droits fondamentaux – et capables de démêler le vrai du faux à partir d’analyses et de protocoles rigoureux, nous ne pouvons être que consterné·e·s, attristé·e·s et inquiet·e·s devant la façon dont nos hiérarchies ont décidé de les traiter, au mépris évident des valeurs et des principes qui animent nos communautés académiques. 

Nous demandons à swissuniversities de prendre fermement position pour que les violences et intimidations à l’égard des étudiant·es et de tous les membres de la communauté universitaire cessent immédiatement. Swissuniversities doit s’engager pour garantir la liberté d’expression dans les hautes écoles en édictant des règles de conduites claires pour ses membres: l’usage de la police ne peut être utilisé pour empêcher la tenue du dialogue ou des négociations.

Au-delà de l’évidente entrave et menace à la liberté d’expression que l’usage des forces de l’ordre représente, ces politiques répressives ont aussi pour conséquence d’affaiblir considérablement nos institutions et les principes qui les protègent : l’autonomie et la liberté académique. Réprimer les étudiant·es, prétendre que leurs revendications n’ont pas leur place à l’université ou que leurs discours politiques vont à l’encontre des missions de nos institutions constitue une grave remise en cause des principes qui fondent nos institutions académiques et leur rôle dans la société. Cette répression est une atteinte à la liberté d’expression. 

C’est aussi une erreur stratégique qui fait peser un risque important sur l’ensemble de notre communauté scientifique. Dans nos contextes sociaux et historiques hautement polarisés, les attaques contre la liberté académique et contre les chercheur·e·s ne datent pas d’aujourd’hui et ne sont pas propres au conflit israélo-palestinien. Depuis plusieurs années, les divers partis d’extrême droite en Europe tentent de délégitimer, de définancer et de fermer des programmes d’études et de recherche. Viktor Orban le président Hongrois fut le pionnier de cette politique, œuvrant pour fermer des programmes d’études sur des sujets déplaisant au régime, puis obligeant finalement la Central European University à quitter Budapest en 2019 et à se relocaliser à Vienne. La Suisse semble s’inscrire dans les mêmes pas, avec le groupe des députés UDC annonçant qu’il va déposer un postulat pour examiner comment la neutralité politique de la recherche est garantie dans les universités, et un député UDC du Grand Conseil vaudois annonçant un amendement conjoint avec le PLR pour “recadrer les étudiants, les professeurs, le Rectorat” de l’UNIL. Nous craignons qu’il s’agisse d’une première étape dans une campagne pour affaiblir l’autonomie des universités.

Devant cette menace évidente, Swissuniversities doit rappeler pourquoi l’autonomie institutionnelle des universités et la liberté académique qui lui est liée sont des principes absolus et nécessaires pour permettre la quête de savoirs vrais sur le monde, une quête de vérité qui est, bien plus que la neutralité, notre première mission et raison d’être. L’élaboration de savoirs vrais sur le monde ne peut se faire en dehors du cadre juridique et normatif qui garantit l’autonomie des institutions universitaires et la liberté académique des chercheur·e·s. Celui-ci, défini au niveau international comme dans la constitution Suisse, affirme clairement que l’autonomie est “l’expression institutionnelle des libertés académiques et une condition nécessaire pour que les enseignants et les établissements de l’enseignement supérieur puissent s’acquitter des fonctions qui leur incombent” et qu’ “il est du devoir des Etats de protéger l’autonomie des établissements d’enseignement supérieur contre toute menace, d’où qu’elle vienne”.

L’autonomie des universités n’est pas un chèque en blanc donné à ces institutions : elle implique d’immenses responsabilités pour les universités et les hautes écoles qui organisent collectivement les processus permettant que la recherche de la vérité et la rigueur scientifique priment sur les influences extérieures. Ces processus consistent en l’évaluation par les pairs dans toutes les activités scientifiques, une transparence totale aussi bien au niveau des recherches scientifiques que des processus administratifs, et un encadrement réglementaire interne poussé – directives sur l’éthique, sur l’intégrité scientifique, mais aussi sur les promotions, les recrutements, l’égalité, la diversité et l’inclusion etc. – ainsi que des obligations multiples de redditions des comptes entre les différentes instances qui composent les universités – y compris leur corps estudiantin – et avec leurs institutions de tutelle. 

La liberté académique n’est donc pas seulement un droit individuel, elle est surtout un bien commun, pour les chercheur·es et pour la société. Elle repose sur l’organisation collective de nos institutions en vertu de notre autonomie académique. Nous sommes toutes et tous impliqué·e·s dans l’évaluation de nos collègues et dans les processus permettant d’assumer les grandes responsabilités éthiques et scientifiques qu’elle suppose : demandes de certification éthique pour mener les recherches, formations méthodologiques obligatoires, règles de conservation des données, conditions de l’usage de l’intelligence artificielle, impact des recherches sur les populations concernées, etc. 

La liberté académique et la vérité scientifique ne bénéficient en aucun cas d’une soi-disant “neutralité” des universités, qui ne peut être confondue avec leur autonomie, ou exigée comme un prix à payer pour cette autonomie dès lors rognée. Les savoirs produits à l’université ne sont pas neutres à deux égards. L’université fait partie de la société, les questions qu’elle pose dans la recherche de la vérité sont donc influencées, et c’est heureux, par l’époque et ses défis (intelligence artificielle, montée des extrêmes, réchauffement climatique…). En outre, les savoirs que l’université produit ont des conséquences politiques : contribuer à élaborer des algorithmes pour l’IA a des conséquences politiques, tout comme mesurer le réchauffement climatique ou analyser les tendances des votes en faveur des partis d’extrême droite. Il est de la responsabilité des universitaires d’être conscients de ces enjeux et non de les ignorer au nom d’une neutralité qui confinerait à l’aveuglement. Cette vigilance et ce positionnement sont d’autant plus nécessaires que les sujets sur lesquels travaillent les universitaires peuvent susciter des stratégies d’ingérence et d’influence par des acteurs politiques nationaux comme étrangers et que les mécanismes de financements publics et privés de la recherche ont également des implications sur les orientations des recherches. Pour l’université humaniste à laquelle nous sommes attaché·e·s et qui est au service de la démocratie, il est vain de prétendre que l’université peut, et devrait, être “neutre”. Il est aussi dangereux de le faire à un moment où les attaques et les ingérences politiques se multiplient, en Suisse et ailleurs et où les diffamations à l’encontre de nos collègues qui s’expriment dans le débat public se multiplient également dans les médias suisses et sur les réseaux sociaux. Swissuniversities doit œuvrer de façon concrète et urgente pour lutter contre la défiance à l’égard de la science et l’anti-intellectualisme propagé par les acteurs politiques qui souhaitent limiter la liberté académique. 

La position récente exprimée par swissuniversities selon laquelle “les hautes écoles ne sont pas des acteurs politiques” nous semble entretenir une confusion dangereuse selon laquelle les discussions politiques n’auraient pas leur place au sein de l’Université, et les savoirs produits à l’Université n’auraient pas leur place dans le débat politique. Elle est aussi en apparente contradiction avec la position prise par swissuniversities d’encourager les universités suisses à se positionner contre la coopération avec les institutions scientifiques russes complices de la politique du gouvernement russe bafouant le droit international au nom des principes d’intégrité scientifique et des valeurs académiques.  

Nous avons collectivement des raisons d’être inquiet·e·s et nous demandons donc à swissuniversities de réaffirmer publiquement et fortement les principes de l’autonomie des universités et de la liberté académique des chercheur·e·s. Swissuniversities doit également répondre fermement aux attaques dont les universités, et certain·e·s collègues, font l’objet et aux tentatives de remettre en cause l’autonomie des hautes écoles ou de la conditionner à une vision de la “neutralité” scientifique qui n’a pour objectif que de contrôler, sur la base de critères non-scientifiques, ce sur quoi les chercheur·e·s auraient le droit de travailler et de s’exprimer. Nous demandons également à swissuniversities la création d’un observatoire des atteintes aux libertés académiques ainsi que la mise en place d’une task force juridique pouvant appuyer les directions des universités et des hautes écoles dans la protection de leur institution et de ses employé·es victimes de diffamation publique. 

Nous avons besoin de plus de liberté académique, pas de moins ! Car dans une démocratie cette liberté est aussi la garante de la liberté d’expression et de réflexion de tou·te·s citoyen·es.

German

Wir, Professorinnen und Professoren, Dozierende, Forschende und akademisches Personal an Schweizer Universitäten und Hochschulen, appellieren an swissuniversities, die als Dachorganisation auf Bundesebene unsere akademische Gemeinschaft vertritt. Sie möge rasch Stellung beziehen gegen die Gewalt, die gegen die studentischen Protestbewegungen und -besetzungen angewendet wird. Sie möge sich ausserdem für die Förderung und den Schutz der akademischen Freiheiten aussprechen, die von Medien angegriffen wird und Ziel politischer Initiativen ist, welche die universitäre Wissensproduktion einzuschränken versuchen. 

Seit der ersten studentischen Besetzung an der Universität Lausanne am 2. Mai 2024 haben rund zehn Schweizer Hochschulen und Universitäten Formen der Mobilisierung und Besetzung durch ihre Studierendenschaft erlebt. Diese forderten von Universitätsleitungen Transparenz und entschiedene Stellungnahmen zu einem Konflikt, der aufgrund seiner beispiellosen Schwere und Intensität international Aufmerksamkeit erregt. Auf diese Forderungen, die sich auf grundlegende Prinzipien stützen – Meinungsfreiheit, Menschenwürde, humanitäres Völkerrecht – reagierten die Leitungen von Schweizer Universitäten und Hochschulen zwar unterschiedlich, aber bedauerlicherweise allzu oft unzureichend. 

Nachdem am 7. Mai rund 100 Studierende die Eidgenössische Technische Hochschule Lausanne (EPFL) besetzt hatten, stellte das Präsidium der EPFL umgehend ein Ultimatum und liess alle Eingänge zur Eingangshalle des Gebäudes SG blockieren. Am selben Tag erstattete die Direktion der Eidgenössischen Technischen Hochschule Zürich (ETHZ) Strafanzeige wegen Hausfriedensbruchs, und die Stadtpolizei Zürich räumte gewaltsam rund 60 Demonstrierende, die ein Sit-in gestartet hatten . In der Nacht vom 13. auf den 14. Mai, nachdem die Rektorin der Universität Genf die Staatsanwaltschaft eingeschaltet hatte, drangen Polizisten, von denen einige maskiert waren, in das Uni-Mail-Gebäude ein, nahmen schlafende Demonstrierende fest und legten ihnen in der Universität selbst Handschellen an. Am 14. Mai kommt es zu einem Polizeieinsatz an der HEPIA. Am 17. Mai setzte die mit Gummigeschossen und Wasserwerfern bewaffnete Polizei an der Universität Zürich Tränengas gegen die Studierenden ein, nahm zwei Festnahmen vor und in « mindestens zwei Fällen hielten Polizisten Studierende mit ihren Knien auf dem Rücken der Studierenden am Boden fest » . Diese Proteste wurden von Studierenden der Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK) und der Zürcher Hochschule für angewandte Wissenschaften (ZHaW) unterstützt. In Bern kam es zu zwei Polizeieinsätzen. Im Morgengrauen des 15. Mai räumte sie das von Studierenden besetzte Gebäude der Unitobler. Am 30. Mai räumte die Polizei das Hauptgebäude, das die Studierenden am Morgen besetzt hatten und das sie am Abend ohnehin räumen wollten. Die BesetzerInnen wurden einzeln kontrolliert und es wurde Strafanzeige angedroht. Am 17. Mai räumten die BesetzerInnen der Universität Freiburg den Campus auf Anordnung der Polizei und aufgrund einer Strafanzeige wegen Hausfriedensbruchs, die vom Rektorat eingereicht wurde. Am 23. Mai wurde das Gebäude der Haute école d’art et de design in Genf, das auf Aufruf der Coordination étudiante Palestine des Hautes écoles (CEP HES) besetzt worden war, nach einer Aufforderung durch die Polizei geräumt. Am 27. Mai, nachdem die Leitung der Universität Basel eine Strafanzeige eingereicht und zwei Ultimaten gestellt hatte, räumte die Polizei die BesetzerInnen unter Androhung von Zwangsmassnahmen.

Diese Liste ist beunruhigend und wird unseren Institutionen und ihren Aufgaben nicht gerecht. Auf unsere Studierenden, die eine öffentliche Debatte fordern und sich nach gewaltfreien Grundsätzen mobilisieren, die eindeutig das Verbot jeglicher hasserfüllter oder diskriminierender Äußerungen bekräftigen, haben die Leitungen unserer Universitäten in ihrer überwiegenden Mehrheit also mit Drohungen, Gewalt und manchmal auch mit Gewalt geantwortet. Auf die Forderungen unserer Studierenden, ihre akademische Gemeinschaft zu mobilisieren und sie an ihre Verantwortung zu erinnern, die in den Grundsätzen unserer Institutionen verankert ist, haben unsere Hierarchien weitgehend reagiert, indem sie den Dialog verweigerten und die Forderungen der Studierenden als ungerechtfertigt und nicht an der Universität angesiedelt darstellten. Unsere Studierenden sind Teil unserer akademischen Gemeinschaft, sie sind auch ihre Zukunft, sie verdienen etwas viel Besseres als Herablassung, Verachtung oder Einschüchterung. Seit wann gilt es an Schweizer Universitäten und Hochschulen als normal, die Polizei zu rufen, wenn eine Gruppe von Studierenden friedlich demonstriert, keine materiellen Schäden oder Störungen festgestellt wurden oder zu befürchten sind, die physische Sicherheit von Personen gewährleistet ist und keine Beleidigungen oder Drohungen ausgesprochen wurden? An welchen Universitäten (und in welchem Land) arbeiten wir, wo Studierende auf dem Campus in Handschellen gelegt oder vergast werden, weil sie ihre moralische Empörung zum Ausdruck gebracht haben? Diese Bilder würden uns schockieren, wenn sie in Russland, im Iran oder in Ungarn stattfänden, warum sollten sie bei uns toleriert werden? 

Wie auch immer unsere Positionen und Meinungen zu den Forderungen dieser Studentenkollektive aussehen mögen, als Dozierende, die damit betraut sind, aus unseren Studenten informierte Bürger und Bürgerinnen zu machen, die aktiv am Leben ihrer Gemeinschaft und ihres Landes teilnehmen, die in der Lage sind, Fakten im Hinblick auf die von unseren liberalen Demokratien verkündeten und geschützten Werte – Freiheit, Gleichheit und Grundrechte – zu interpretieren, Wahres von Falschem analytisch und methodisch zu trennen, können wir nur bestürzt, traurig und besorgt sein über die Art und Weise, wie unsere Leitungsgremien sie behandeln, unter offensichtlicher Missachtung der Werte und Prinzipien, die unsere akademischen Gemeinschaften leiten. 

Wir fordern swissuniversities auf, sich entschieden dafür einzusetzen, dass die Gewalt und Einschüchterung gegen Studierende und alle Mitglieder der Hochschulgemeinschaft sofort beendet wird. Swissuniversities muss sich für die Gewährleistung der Meinungsfreiheit an den Hochschulen einsetzen, indem sie klare Verhaltensregeln für ihre Mitglieder aufstellt: Der Einsatz der Polizei darf nicht dazu benutzt werden, um den Dialog oder Verhandlungen zu verhindern.

Abgesehen von der offensichtlichen Behinderung und Bedrohung der Meinungsfreiheit, die der Einsatz der Ordnungskräfte darstellt, hat diese repressive Politik auch zur Folge, dass unsere Institutionen und die Prinzipien, die sie schützen, erheblich geschwächt werden: die Autonomie und die akademische Freiheit. Die Unterdrückung von Studierenden und die Behauptung, dass ihre Forderungen keinen Platz an der Universität haben oder dass ihre politischen Reden den Aufgaben unserer Institutionen zuwiderlaufen, stellt die Grundsätze, auf denen unsere akademischen Institutionen und ihre Rolle in der Gesellschaft beruhen, ernsthaft in Frage. Diese Repression ist ein Angriff auf das Recht auf freie Meinungsäußerung. 

Es ist auch ein strategischer Fehler, der ein großes Risiko für unsere gesamte wissenschaftliche Gemeinschaft darstellt. In unseren hochgradig polarisierten sozialen und historischen Kontexten sind Angriffe auf die akademische Freiheit und auf ForscherInnen nicht erst seit heute und nicht nur im israelisch-palästinensischen Konflikt zu beobachten. Seit mehreren Jahren versuchen die verschiedenen rechtsextremen Parteien in Europa, Studien- und Forschungsprogramme zu delegitimieren, zu definieren und zu schliessen. Der ungarische Präsident Viktor Orban war der Vorreiter dieser Politik, indem er Studiengänge zu Themen, die dem Regime missfallen, schloss und schließlich die Central European University dazu zwang, Budapest 2019 zu verlassen und nach Wien umzusiedeln. Die Schweiz scheint in die gleichen Fußstapfen zu treten, denn die Fraktion der SVP-Abgeordneten hat angekündigt, ein Postulat einzureichen, um zu prüfen, wie die politische Neutralität der Forschung an den Universitäten gewährleistet wird, und ein SVP-Abgeordneter im Waadtländer Großrat hat einen gemeinsamen Änderungsantrag mit der FDP angekündigt, um « die Studierenden, die Professoren, das Rektorat » der UNIL « zurückzubinden. » Wir befürchten, dass es sich hierbei um einen ersten Schritt in einer Kampagne zur Schwächung der Autonomie der Universitäten handelt.

Angesichts dieser offensichtlichen Bedrohung muss Swissuniversities daran erinnern, warum die institutionelle Autonomie der Universitäten und die damit verbundene akademische Freiheit absolute und notwendige Prinzipien sind, um die Suche nach Erkenntnis über die Welt zu ermöglichen, eine Suche nach Wahrheit, die weit mehr als die Neutralität unsere erste Aufgabe und Daseinsberechtigung ist. Die Erarbeitung wissenschaftlichen Wissens über die Welt kann nicht außerhalb des rechtlichen und normativen Rahmens erfolgen, der die Autonomie der akademischen Einrichtungen und die akademische Freiheit der Forscherinnen und Forscher garantiert. Dieser ist auf internationaler Ebene wie auch in der Schweizer Verfassung festgelegt und besagt eindeutig, dass die Autonomie « der institutionelle Ausdruck der akademischen Freiheit und eine notwendige Voraussetzung dafür ist, dass Hochschullehrer und -einrichtungen die ihnen obliegenden Aufgaben erfüllen können » und dass « es die Pflicht der Staaten ist, die Autonomie der Hochschulen gegen jede Bedrohung zu schützen, von wo auch immer sie ausgeht » .

Die Autonomie der Universitäten ist kein Blankoscheck, der diesen Institutionen ausgestellt wird: Sie bringt immense Verantwortlichkeiten für die Universitäten und Hochschulen mit sich, die kollektiv die Prozesse organisieren, die es ermöglichen, dass die Suche nach der Wahrheit und die wissenschaftliche Strenge Vorrang vor äußeren Einflüssen haben. Diese Prozesse bestehen aus Peer Reviews in allen wissenschaftlichen Aktivitäten, vollständiger Transparenz sowohl in der wissenschaftlichen Forschung als auch in den Verwaltungsprozessen und einem weitreichenden internen Regulierungsrahmen – Richtlinien zur Ethik, zur wissenschaftlichen Integrität, aber auch zu Beförderungen, Einstellungen, Gleichstellung, Vielfalt und Inklusion etc. – sowie vielfältige Rechenschaftspflichten zwischen den verschiedenen Instanzen, aus denen sich die Universitäten zusammensetzen – einschließlich ihrer Studierendenschaft – und gegenüber ihren Aufsichtsinstitutionen. 

Die akademische Freiheit ist also nicht nur ein individuelles Recht, sondern vor allem ein Gemeingut, sowohl für die Forschenden als auch für die Gesellschaft. Sie beruht auf der kollektiven Organisation unserer Institutionen im Rahmen unserer akademischen Autonomie. Wir alle sind an der Bewertung unserer Kolleginnen und Kollegen und an den Prozessen beteiligt, die es uns ermöglichen, die damit verbundene große ethische und wissenschaftliche Verantwortung zu übernehmen: Anträge auf eine ethische Zertifizierung für die Durchführung von Forschungen, obligatorische methodische Schulungen, Regeln für die Aufbewahrung von Daten, Bedingungen für den Einsatz künstlicher Intelligenz, Auswirkungen von Forschungen auf die betroffenen Bevölkerungsgruppen usw. Wir alle sind an der Bewertung unserer Kolleginnen und Kollegen und an den Prozessen beteiligt, die es uns ermöglichen, die große ethische und wissenschaftliche Verantwortung zu übernehmen, die damit verbunden ist. 

Die akademische Freiheit und die wissenschaftliche Wahrheit profitieren keinesfalls von einer sogenannten « Neutralität » der Universitäten, die nicht mit ihrer Autonomie verwechselt oder als Preis für die beschnittene Autonomie gefordert werden darf. Das an den Universitäten produzierte Wissen ist in zweierlei Hinsicht nicht neutral. Die Universität ist Teil der Gesellschaft, und die Fragen, die sie bei der Suche nach der Wahrheit stellt, werden daher erfreulicherweise von der Zeit und ihren Herausforderungen (künstliche Intelligenz, Zunahme der Extreme, globale Erwärmung usw.) beeinflusst. Darüber hinaus hat das Wissen, das die Universität produziert, politische Konsequenzen: Ein Beitrag zur Entwicklung von Algorithmen für die KI hat politische Konsequenzen, ebenso wie die Messung der globalen Erwärmung oder die Analyse von Wählertrends zugunsten rechtsextremer Parteien. Es liegt in der Verantwortung der Akademiker:innen, sich dieser Herausforderungen bewusst zu sein und sie nicht im Namen einer Neutralität, die an Blindheit grenzt, zu ignorieren. Diese Wachsamkeit und Positionierung ist umso notwendiger, als die Themen, an denen Akademike:innenr arbeiten, Strategien der Einmischung und Einflussnahme durch in- und ausländische politische Akteure hervorrufen können und die Mechanismen der öffentlichen und privaten Forschungsfinanzierung ebenfalls Auswirkungen auf die Ausrichtung der Forschung haben. Für die humanistische Universität, der wir uns verpflichtet fühlen und die im Dienste der Demokratie steht, ist es sinnlos, zu behaupten, dass die Universität « neutral » sein kann und sollte. Es ist auch gefährlich, dies in einer Zeit zu tun, in der politische Angriffe und Einmischungen in der Schweiz und anderswo zunehmen und die Diffamierungen unserer Kolleginnen und Kollegen, die sich in der öffentlichen Debatte äußern, auch in den Schweizer Medien und in den sozialen Netzwerken zunehmen. Swissuniversities muss dringend und konkret gegen das Misstrauen gegenüber der Wissenschaft und den Antiintellektualismus arbeiten, der von politischen Akteuren propagiert wird, die die akademische Freiheit einschränken wollen. 

Die kürzlich von swissuniversities geäußerte Position, dass « Hochschulen keine politischen Akteure sind » scheint uns eine gefährliche Verwirrung zu stiften, der zufolge politische Diskussionen keinen Platz in der Universität haben und das an der Universität produzierte Wissen keinen Platz in der politischen Debatte hat. Sie steht auch in scheinbarem Widerspruch zu der von swissuniversities eingenommenen Position, die Schweizer Universitäten zu ermutigen, sich gegen die Zusammenarbeit mit russischen wissenschaftlichen Einrichtungen zu positionieren, die Komplizen der Politik der russischen Regierung sind, die das Völkerrecht im Namen der Grundsätze der wissenschaftlichen Integrität und der akademischen Werte missachtet.  

Wir haben kollektiv Grund zur Sorge und fordern swissuniversities auf, die Prinzipien der Autonomie der Universitäten und der akademischen Freiheit der Forscherinnen und Forscher öffentlich und nachdrücklich zu bekräftigen. Swissuniversities muss auch entschieden auf die Angriffe reagieren, denen die Universitäten und einige Kolleginnen und Kollegen ausgesetzt sind. Sie muss alle Versuche zurückweisen, die Hochschulautonomie in Frage zu stellen oder sie von einer Vision der wissenschaftlichen « Neutralität » abhängig zu machen, die nur darauf abzielt, auf der Grundlage nichtwissenschaftlicher Kriterien zu kontrollieren, woran Forschende arbeiten und worüber sie sich äussern dürfen. Wir fordern von swissuniversities auch die Schaffung einer Beobachtungsstelle für Verletzungen der akademischen Freiheit sowie die Einrichtung einer juristischen Task Force, die die Universitäts- und Hochschulleitungen dabei unterstützen kann, ihre Institution und deren Angestellte, die Opfer öffentlicher Diffamierung sind, zu schützen

Wir brauchen mehr akademische Freiheit, nicht weniger! Denn in einer Demokratie ist diese Freiheit auch der Garant für die Meinungs- und Denkfreiheit aller Bürgerinnen und Bürger.

We, as professors, teachers, researchers and academic staff of Swiss universities and universities of applied sciences, call on swissuniversities to ensure that the institution which represents our academic community at the federal level takes a swift stand against the use of force in the face of student movements and occupations, and for the promotion and protection of academic freedom, currently under attack by the media and targeted by political initiatives seeking to control universities and the knowledge they produce.

Since the first student occupation at the University of Lausanne on May 2nd, 2024, a dozen of Swiss universities and universities of applied sciences have experienced some form of mobilization and occupation by their students, demanding transparency and firm stances from their leadership regarding a conflict that is attracting international attention due to its unprecedented severity and intensity. In response to these demands, which are based on fundamental principles – freedom of expression, respect for human dignity, international and humanitarian law – the rectors of Swiss universities have reacted in contrasting ways but, we deplore, all too often in ways that are largely inadequate.

On May 7th, following the occupation of the École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) by about a hundred students, the EPFL presidency immediately issued an ultimatum and had all entrances to the hall of the SG building blocked. On the same day, the management of the Swiss Federal Institute of Technology Zurich (ETHZ) filed a criminal complaint for trespassing, and the Zurich municipal police forcibly evacuated some sixty demonstrators who had launched a sit-in. On the night of May 13th to 14th, after the Rector of the University of Geneva had referred the matter to the public prosecutor’s office, masked police officers entered the Uni-Mail building, arrested the sleeping demonstrators and handcuffed them inside the university. On 14th May, the police intervened at HEPIA. On May 17th, police forces armed with rubber bullets and water cannons used tear gas against students at the University of Zurich, making two arrests, and in “at least two cases, police officers held students down with their knees behind their backs”. The protests were supported by students from the Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK) and the Zürcher Hochschule für angewandte Wissenschaften (ZHaW). In Bern, the police intervened on two occasions. At dawn on May 15th, they evacuated students from the building occupied at Unitobler. On May 30th, they evacuated the main building, which the students had occupied in the morning and which they intended to vacate in the evening. The occupants were controlled individually and a criminal complaint was announced. On May 17th, the occupiers of the University of Fribourg evacuated the campus on police orders, and following a criminal complaint for trespass lodged by the rectorate. On May 23rd, the building of the Haute école d’art et de design in Geneva, occupied at the call of the Coordination étudiante Palestine des Hautes écoles (CEP HES), was evacuated following a police summons. On May 27th, following the filing of a criminal complaint by the management of the University of Basel and two ultimatums, the police evacuated the occupiers, threatening them with coercive measures.

This enumeration is distressing, and does not reflect our institutions and their missions. The vast majority of our university administrations have responded to our students’ demands for public debate and to their mobilizations based on non-violent principles and a clear ban on hate speech and discrimination, with threats, force and sometimes violence. To our students, who want to mobilize their academic community and to remind us of our responsibilities, which are enshrined in the charters of our institutions, our hierarchies have responded largely by refusing dialogue and presenting the students’ demands as unjustified and having no place at the University. Our students are part of our academic community, they are also its future, they deserve much better than condescension, contempt or intimidation. Since when have Swiss universities considered it normal to call in the police when a group of students is demonstrating peacefully, when no damage or material disorder has been observed or is to be feared, when people’s physical safety is guaranteed and no insults or threats have been uttered? In which universities (and in which country) do we work, where students are handcuffed or gassed on campus for expressing moral indignation? These images would shock us if they took place in Russia, Iran or Hungary, so why should we tolerate them here?

Whatever our positions and opinions on the demands put forward by these student collectives, as teachers responsible for accompanying our students in the process of becoming informed citizens, active in the life of their community and their country, capable of judging facts in the light of the values proclaimed and protected by our liberal democracies – freedom, equality, fundamental rights – and capable of disentangling the true from the false on the basis of rigorous analyses and protocols, we can only be dismayed, saddened and worried by the way our hierarchies have decided to treat them, in clear disregard of the values and principles that drive our academic communities.

We call on swissuniversities to take a firm stand to ensure that violence and intimidation against students and all members of the university community cease immediately. Swissuniversities must commit to guaranteeing freedom of expression in higher education by issuing clear rules of conduct for its members: the use of the police is unacceptable when it aims to prevent dialogue or negotiations.

Beyond the obvious hindrance and threat to freedom of expression that the use of law enforcement represents, these repressive policies also have the consequence of considerably weakening our institutions and the principles that protect them: autonomy and academic freedom. Repressing students, claiming that their demands have no place on university campuses, or that their political discourse runs counter to the missions of our institutions, constitutes a serious challenge to the principles on which our academic institutions and their role in society are founded. This repression is an attack on freedom of expression.

It is also a strategic error that poses a significant risk to our entire scientific community. In our highly polarized social and historical contexts, attacks on academic freedom and researchers are not new, nor are they unique to the Israeli-Palestinian conflict. For several years, various far-right parties in Europe have been attempting to delegitimize, defund and close down study and research programs. Hungary’s President Viktor Orban was the pioneer of this policy, working to close study programs on subjects displeasing to the regime, then finally forcing Central European University to leave Budapest in 2019 and relocate to Vienna. Switzerland seems to be following in the same footsteps, with the SVP group of deputies announcing that they will table a postulate to examine how political neutrality of research is guaranteed in universities, and an SVP deputy of the Vaud Grand Council announcing a joint amendment with the PLR to “constrain students, professors, the Rectorate” of UNIL. We fear that this is the first step in a campaign to weaken university autonomy.

In the face of this obvious threat, swissuniversities must reiterate why the institutional autonomy of universities and the academic freedom that goes with it are absolute and necessary principles to enable the quest for true knowledge about the world – a quest for truth that is, far more than neutrality, our primary mission and raison d’être. The development of true knowledge about the world cannot take place outside the legal and normative framework that guarantees the autonomy of academic institutions and the academic freedom of researchers. The latter, defined at the international level as well as in the Swiss constitution, clearly affirms that autonomy is “the institutional expression of academic freedom and a necessary condition for teachers and higher education establishments to be able to carry out the functions incumbent upon them” and that “it is the duty of States to protect the autonomy of higher education establishments against any threat, wherever it may come from”.

University autonomy is not a blank check given to these institutions: it implies immense responsibilities for universities, which collectively organize the processes that ensure that the search for truth and scientific rigor take precedence over external influences. These processes consist of peer review of all scientific activities, total transparency in both scientific research and administrative processes, and an extensive internal regulatory framework – guidelines on ethics and scientific integrity, but also on promotion, recruitment, equality, diversity and inclusion, etc. – as well as multiple reporting obligations and accountability between the various bodies that make up universities – including their student bodies – and with their supervisory institutions.

Academic freedom is therefore not just an individual right, it is above all a common good, for researchers and for society. It is based on the collective organization of our institutions by virtue of our academic autonomy. We are all involved in the evaluation of our colleagues and in the processes that enable us to conform to the ethical and scientific responsibilities that autonomy entails: applications for ethical certification to carry out research, compulsory methodological training, data retention rules, conditions for the use of artificial intelligence, impact of research on the populations concerned, etc.

Academic freedom and scientific truth do not benefit in any way from a so-called “neutrality” of universities, which should not be confused with their autonomy, or demanded as a price to be paid for that autonomy, which is now being eroded. The knowledge produced by universities is not neutral in two respects. Universities are part of society, and the questions scholars ask in the search for truth are therefore influenced, fortunately, by the times we live in and their specific challenges (artificial intelligence, the rise of extremes, global warming…). What’s more, the knowledge that universities produce has political consequences: helping to develop algorithms for AI has political consequences, as does measuring global warming or analyzing voting trends in favor of extreme right-wing parties. It is the responsibility of academics to be aware of these issues, and not to ignore them in the name of a neutrality that would amount to voluntary blindness.This vigilance and positioning are all the more necessary given that the subjects on which academics work can give rise to strategies of interference and influence by domestic and foreign political players alike, and given that public and private research funding mechanisms also tend to orient research priorities. To promote a humanist university that is at the service of democracy, it is futile to claim that the university can, and should, be “neutral”. It is also dangerous to do so at a time when political attacks and interference are mounting, in Switzerland and beyond, and when defamations against our colleagues who express themselves in public debate are also multiplying in the Swiss media and on social networks. Swissuniversities must take concrete and urgent action to combat the distrust in science and to combat discourses against intellectuals and scholars propagated by political actors who wish to limit academic freedom.

The recent position expressed by swissuniversities that “universities are not political actors” seems to foster a dangerous confusion whereby political discussions have no place within universities, and knowledge produced at universities has no place in political debate. It is also in apparent contradiction with the position taken by swissuniversities to encourage Swiss universities to take a stand against cooperation with Russian scientific institutions complicit in the Russian government’s policy of breaking international law in the name of the principles of scientific integrity and academic values.  

We have good reason to be collectively concerned, and we therefore call on swissuniversities to publicly and strongly reaffirm the principles of university autonomy and academic freedom for researchers. Swissuniversities must also respond firmly to the attacks against universities and the targeting of colleagues, and must oppose attempts to call into question the autonomy of higher education institutions, or to make it conditional on a vision of scientific “neutrality” whose sole aim is to control, on the basis of non-scientific criteria, what researchers have the right to work on and how they can express their opinions or disseminate their knowledge. We also call on swissuniversities to set up an observatory to monitor attacks on academic freedom, and a legal task force to support university management in protecting their institutions and employees from public defamation.

We need more academic freedom, not less! Because in a democracy, this freedom is also the safeguard of freedom of expression and reflection for all citizens.

Signatories

Timothée Guitard, blablabla

Jérome Duchamp, blablabla

Jeremie Dupont, blablabla

First signatories

Aureli Pier Vittorio, Associate Professor EPFL ;
Bachmann Laurence, Prof. HETS HES SO Geneva;
Bayart Jean-François, Prof. Geneva Graduate Institute;
Bennani-Chraïbi Mounia, Prof. UNIL;
Billaud Julie, Prof. Geneva Graduate Institute;
Bocco Riccardo, Prof. emeritus, Geneva Graduate Institute;
Charbonnel Corinne, Prof.e UniGe;
Chauvin Sébastien, Associate Professor UNIL;
Daher Joseph, Prof. remplaçant UNIL;
Debjani Bhattacharyya, prof. UZH;
Dietz Dieter, Prof. EPFL ;
Dubochet Jacquesb
, Prof. hon. UNIL ;
Eichenberger Pierre, MER UNIL ;
Falomir-Pichastor, Juan M., Prof. UNIGE;
Fillieule Olivier, Prof. UNIL ;
Franck Julie, MER UNIGE ;
Green Eva, Prof. UNIL;
Heiniger Alix, Prof. ass. UNIFR;
Helg Aline, Prof. hon. UNIGE;
Hering Janet, Prof. Em. ETH Zurich / EPFL;
Hertz Ellen, Prof. UniNE ;
Jeanneret Delphine, Maîtresse d’enseignement HEAD-Genève ;
Laubard Charlotte, Prof. HEAD-Genève ;
Lavanchy Anne, Prof. HETS HES-SO Geneve;
Leimgruber Matthieu, Prof. UZH;
Lépinard Eléonore, Prof. UNIL;
Mallard Grégoire, Prof. Geneva Graduate Institute;
Massoudi Koorosh, Prof. UNIL ;
Maurer Jean-Luc, Prof. hon. Geneva Graduate Institute;
Milani Pauline, PD Dr UNIFR;
Piguet Laure, Post-doctorante UNIFR;
Rodgers Dennis, Prof. Geneva Graduate Institute;
Ruoss Matthias, PD Dr. UNIFR;
Schayegh Cyrus, Prof. Geneva Graduate Institute;
Schürch Isabelle, Postdoc UNIBE;
Schurr Carolin, Prof. UNIBE;
Shlonsky Ur, Prof. emeritus UNIGE;
Steinberger Julia Prof. UNIL;
Tejel Jordi, Prof. titulaire UNINE ;
Tilley Elizabeth, Prof. ETH;
Voutat Bernard, Prof. UNIL

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Bibliography / Bibliographie / Literaturverzeichnis

https://www.24heures.ch/epfl-palestine-un-hall-occupe-726857216235

https://www.20min.ch/fr/story/geneve-les-etudiants-pro-palestine-occupent-le-hall-duni-mail-103099508

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https://www.amnesty.ch/fr/pays/europe-asie-centrale/suisse/docs/2024/pas-de-tactiques-d-intimidation-pour-faire-taire-les-etudiants

Freedom of expression is protected under Swiss constitutional law and international law see the summary of Amnesty international here: https://www.amnesty.ch/fr/pays/europe-asie-centrale/suisse/docs/2024/pas-de-tactiques-d-intimidation-pour-faire-taire-les-etudiants

UN Special Rapporteur on Freedom of opinion and expression report on the threats to academic freedm (2020) https://documents.un.org/doc/undoc/gen/n20/197/87/pdf/n2019787.pdf?token=nBwGdm2Usydd8TFoAG&fe=true

https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/le-groupe-udc-va-deposer-deux-postulats-en-reaction-aux-occupations-des-universites-28507991.html

https://epaper.nzz.ch/article/8/8/2024-05-19/12/328340921

RTS 19:30, 28.05.2024.

art. 10 of the European Convention on human rights,, art. 19 UN pact II, art. 13 and 15 UN pact I.

 See art. 20 on scientific freedom and art. 16 on freedom of opinion.

art. 18 and 19 of the UNESCO recommendation concerning the status of higher teaching education personnel https://www.unesco.org/fr/legal-affairs/recommendation-concerning-status-higher-education-teaching-personnel

On Sweden, https://www.universityworldnews.com/post.php?story=20240523124744172 and https://www.lemonde.fr/en/international/article/2024/05/17/the-myth-of-cancel-culture-in-swedish-universities_6671719_4.html, on France see the monitoring of the Observatoire des atteintes aux libertés académiques https://www.afsp.info/activites/observatoire-oala/, and globally see the index on academic freedom here:  https://academic-freedom-index.net/

https://www.swissuniversities.ch/en/news/statement-zu-aktuellen-aktionen-an-hochschulen-im-zusammenhang-mit-dem-konflikt-hamas-israel

https://www.swissuniversities.ch/en/news/swissuniversities-strongly-condemns-russias-military-invasion-in-ukraine

https://www.swissuniversities.ch/en/news/impact-of-the-war-in-ukraine-on-cooperation-with-russian-researchers-and-students

https://www.swissuniversities.ch/en/news/scientific-integrity-as-a-central-pillar-of-academic-values