Expo « Stèles: déambulations textuelles » au Palais de Rumine prolongée jusqu’au 31 mai

Promenade immersive, smartphone en main, parmi des textes poétiques entre Antiquité et contemporain, Stèles donne à lire et fait voyager dans un espace-temps qui renvoie à la fois à l’autre et à soi. Un itinéraire à travers les époques, l’au-delà, le virtuel, le réel , la mémoire : autant de dimensions, autant de lectures en quête d’identité et de souvenir. Installation à découvrir au Palais de Rumine, 5e étage, autour de la coursive.

Conception Dylan Bovet & Olivier Thévenaz

Caricature et/ou sexisme lors de la cérémonie en ligne de fin d’études 2020 ?

L’association TALMA est sincèrement navrée que des personnes aient été heurtées par une animation présentée lors de la cérémonie en ligne de fin d’études de la Faculté des Lettres 2020. Le lundi 22 février 2021, sa présidente, ses animateurs et une actrice ont eu une discussion constructive avec le collectif d’étudiantes qui en décembre avait écrit au Décanat pour se plaindre du sexisme ressenti dans une partie de ses interventions. À cette occasion, les points de vue ont été échangés et mis à plat, et le Décanat va établir avec le BEC une charte artistique.

Nous entendons le sentiment exprimé et regrettons que les caricatures mises en scène aient été perçues comme des représentations de personnes réelles, et qu’on ait pu sérieusement y entendre un discours sexiste. Le décalage grotesque des costumes et surtout des masques devait empêcher une telle perception – qui nous touche d’autant plus qu’elle est inverse à ce que nous avons à cœur de susciter par notre médiation de l’Antiquité auprès d’un public actuel : de la réflexion critique à travers la distance du temps, des émotions, des sourires, du jeu.

L’animation présentée était bien différente des autres productions de l’association, en raison du format très particulier de cette cérémonie en ligne – mandat tout à fait ponctuel confié par le Décanat (comme à d’autres groupes à d’autres occasions) avec la mission de donner du rythme par des interventions brèves pour relancer le film et faire rester les gens devant leur écran le 19 novembre entre 18h30 et 19h. C’est ce qui nous a fait opter pour une version guignol d’une soirée télé de célébration olympique.

Tous les personnages – masculins en premier lieu – étaient caricaturaux et ridicules, et en même temps susceptibles (espérions-nous) d’attirer la sympathie comme victimes de l’autodérision à l’œuvre de bout en bout : on s’y moquait de clichés et non de personnes (sauf de nous-mêmes). Un sketch en particulier a été mal perçu : il s’agissait d’une impro d’une étudiante qui a librement choisi son masque et construit son personnage, tous deux délibérément caricaturaux ; son nom absurde et les jeux autour de celui-ci soulignaient qu’il ne pouvait en aucun cas s’agir d’une personne réelle, encore moins d’une représentation des femmes en général.

L’association n’ayant pas été contactée directement (la lettre était adressée au Doyen et à la Vice-Doyenne en charge des questions d’égalité, avec copie à la cheffe du Bureau de l’égalité des chances), nous attendions impatiemment la discussion au Décanat. Quelques jours avant ce rendez-vous, et alors que nous sommes personnellement très sensibles au mouvement porté par le compte Instagram @payetonunil, nous avons été choqué·e·s d’y voir TALMA dénoncée nommément au milieu d’une série anonyme d’actes et comportements d’un tout autre ordre, mise au pilori pour ce qui relève d’une perception, vraie en tant que telle, mais biaisée : jamais nous n’avons dit ni sous-entendu que « les femmes en lettres ne sont bonnes qu’à “regarder les moutons” ». 

Détester un sketch, ne pas du tout en rire, aucun souci (encore une fois : désolé·e·s si ce sketch a heurté). Mais faire un procès d’intentions, blâmer sans s’interroger soi-même sur sa perception, c’est injuste et frustrant pour qui n’a pas ces intentions. Condamner avant d’entendre et salir publiquement une association en balançant son nom au milieu d’actes et comportements réels qui, eux, restent (heureusement) anonymes, c’est très violent – et là, c’est nous qui sommes blessé·e·s.

Contrairement aux idées reçues, les personnes qui réfléchissent sur l’Antiquité sont en général très conscientes des questions de genre, qui s’y posent en permanence ; elles-mêmes ne sont de loin pas que des vieux mâles hétéro binaires réactionnaires qui sentent la poussière. TALMA, ce sont trois fois plus de femmes que d’hommes, des personnes aux identités très diverses qui ont à cœur de porter une voix tantôt décalée et tantôt réflexive sur notre monde, de secouer la poussière des clichés trop courants sur l’Antiquité. Dans le dernier spectacle du groupe de théâtre, « Mille et une Iliades » (2019), non seulement Zeus et Achille – entre autres – étaient incarnés par des femmes, mais la romancière Pat Barker et la poétesse Alice Oswald étaient mises en scène pour conclure la pièce avec leurs regards féminins et féministes contemporains. Aux antipodes de ce qu’on nous reproche.

Séance d’info : Mercredi 16 septembre 2020, 19h (UNIL, Anthropole, salle 1018)

Nouvelle rentrée, nouveau départ !

Après une année morose à cause de quoi-vous-savez, TALMA entend relancer ses projets.

La séance d’information est l’occasion de faire le point, de se rencontrer entre anciens et nouveaux, de boire un verre et de parler d’avenir.

En 2021, c’est sûr, il y aura de la poésie, de la rhétorique et, pour le théâtre, une création des Métamorphoses d’Apulée. Une histoire d’âne, de magie, de cruauté et de douceur, qu’on mettra en scène, contre virus et marées, au printemps 2021 !

RV pour toutes et tous les intéressé.e.s :

Mercredi 16 septembre, 19h.

UNIL, Anthropole, salle 1018