« Digestions de savoirs », de Myriam Perrot & Antoine Rubin

«Digestions de savoirs» est un projet regroupant de courtes performances théâtrales autour de conceptions particulières de ce qu’est – peut être – le savoir. Idée générale, leitmotiv, accroche, ce thème nous a été proposé par l’édition du Fécule festival de cette année comme mise en perspective des différents projets présentés.

Conçu originalement pour cette édition mais inspiré et pensé par le quotidien (non moins original), ce projet illustre des représentations de ce que serait le «savoir» sous ses formes institutionnalisées, industrialisées, professionnalisées, commercialisées, médiatisées, quotidienisées, et autres joyeusetés.

C’est dans le cadre du Fécule festival que nous nous sommes mis à oeuvre, en bons hérétiques pour la création d’un projet. Appartenant à la catégorie «étudiants», sous catégorie «Faculté des sciences sociales et politiques», et adeptes de cette fameuse vision critique gracieusement offerte par les chantres de l’institution scolaire – primaire, secondaire, secondaire II – nous n’avons pas été insensibles à l’instrumentalisation des divers savoirs.

Face aux multiples faces que peut prendre le savoir, l’absurde et l’analogie sont alors devenus pour nous des langages à même d’exprimer la confrontation des discours et des enjeux qui le traversent.

Destinées à interpeller la spectatrice, le spectateur, dans un milieu où la connaissance est une aspiration, ces performances seront jouées de façon brute là où elles ne sont pas attendues.

Chacune de ces performances dans sa mise en œuvre est ainsi à comprendre en tant qu’« in situ ». En cela l’idée que son sens englobe à la fois la production théâtrale en soi, mais aussi la production comprise dans le cadre où elle est effectuée.

Sans trop vouloir malmener notre public mais en le brusquant un peu tout de même, nous espérons susciter une réflexion à des instants imprévus: avant une pièce de théâtre programmée, au bar, autour d’un verre, dehors en fumant une cigarette, pendant l’entracte d’un spectacle ou encore dans le couloir d’un bâtiment.

Avec cette manière un peu mesquine qui est la nôtre, notre critique de l’instrumentalisation du savoir reste – évidemment – «une défense de la connaissance et poursuit le but de la recherche de la vérité».