La revue

Les revues heureuses n’ont pas d’histoire

La revue est née en 1990. Elle fit suite à un projet très tôt avorté, Autogriffes, dont parurent deux ou trois numéros dans le cadre de l’université. Cet élan ayant été amorcé, des étudiants trouvèrent dommage de renoncer à cet espace ouvert pour l’écriture littéraire, et s’attelèrent à fonder une nouvelle revue, sur des bases plus solides et à plus long terme. C’est ainsi qu’Archipel, par allusion à la « parole en archipel » de René Char, fut lancée.

De florilège de textes poétiques reçus au hasard des envois, Archipel est devenue une livraison articulée autour d’un thème: l’érotisme, le fait divers, le texte bref, le récit de guerre, ou l’écriture de l’architecture.

Dès 1995, la revue a accueilli les textes des lauréats du prix littéraire de la Sorge, destiné chaque année à distinguer de jeunes plumes inscrites dans les universités de Lausanne et des environs.

Les aspirations de la revue

Des aspirations de la revue, ou il n’y a que le doute qui dure…

La littérature n’est jamais pour nous une certitude, ni une routine, ni un objet, mais une expérience souvent féconde, et parfois déroutante. Aussi cette interrogation est-elle une sorte de garde-fou contre les somnolences satisfaites, en même temps qu’une invitation à « éprouver » encore la littérature:

  • Dans le foisonnement de ses genres – et nous continuerons ainsi à nous ouvrir sans préférence à la nouvelle, à la poésie, au théâtre, à l’aphorisme ou à l’essai;
  • Dans le flou de ses frontières – et les numéros consacrés à l’écriture de la philosophie (n° 10 et 14), de l’architecture (n° 9) ou du journalisme (n° 4) ont confirmé la fertilité surprenante des rapprochements périlleux;
  • ­Dans l’indifférence des hiérarchies établies et des prestiges convenus – et nous maintiendrons cette exigence de faire se côtoyer, dans une revue confortable et rigoureuse, les écrivains reconnus et les débutants jamais encore publiés;
  • ­Dans le laboratoire fascinant où mûrissent les vocations – et nous espérons nous nourrir encore de cette joie de suivre des auteurs dont la voix se précise au fil des numéros, et dont le talent d’abord tâtonnant s’affermit et gagne tout à coup ses lecteurs;
  • ­Dans la prise en compte des ressources différenciées de nos lecteurs – et notre politique de prix ne changera pas dans son principe: prix bas pour les étudiants dont nous publions régulièrement des textes et prix modérés pour les amateurs d’horizons divers.